Tardif assaut final de l'hiver obstiné,
Des ongles de cristal griffent le paysage,
Ils figent, au matin, le printemps nouveau-né
Et entoilent le jour sous un épais corsage…
De grands arbres transis se penchent effarés
Sur la terre fardée, enduite de filasse.
Lapis-lazuli, seuls des reflets chamarrés,
Irisés de vermeil zigzaguent sur la glace…
Un silence d’église habite les sous-bois
Ni musique ni chants et point de saxophones,
N’égaient la feuillaison ; Pas de merle aux abois,
Ensachés par le gel, tous les nids sont aphones…
Où es-tu mon amour, je ne sens plus ta main.
Le verdict est tombé. Je ne vois plus ton ombre
Danser sous les grands pins, dois-je croire à demain ?
Je n’entends plus ta voix déchirer la pénombre…
La neige, cette nuit, blanc linceul de coton,
A posé sur mon cœur des étoiles de givre.
Sur la branche d’un chêne, un oiseau vagabond
M’indique le chemin du vouloir et du vivre…