Sur les berges de l’Aude, errance au fil des eaux,
Une nymphe voltige, un peu folle, s’étonne.
Soupir évanescent parmi les fleurs, les roseaux,
Une feuille glisse au vent frivole de l’automne…
Des brisures de miel nimbent maints voiles fins
Que la brise, un par un, éparpille en dentelles.
Rouges, blancs, jaunes, bleus, des pétales, des parfums
Tourbillonnent légers comme des balancelles…
Une lyre bruisse entre la frondaison.
Sur un carré de mousse, un brin d’herbe frisonne.
Un souffle d’âme entonne un refrain de saison,
L’hirondelle s’envole et son écho résonne…
Ce que rouille corrode, empourprés de vermeil,
Esquisse un pas de danse. Enluminant septembre,
Coiffé de cheveux d’ange, un long doigt de soleil
Folâtre dans l’éther. Le ciel a la voix tendre…
À ma porte ronronne un vieux chat abyssin
Et mon cœur se ballade. À l’ourlet de tes lèvres,
Je goûte, mon amour, la pulpe du raisin,
La liqueur d’un baiser enjolive mes rêves…