Je sais à l’horizon la turquoise tisser
Sur les rouets du ciel des anneaux d’aube claire.
De vermeil, fil à fil, le soleil les éclaire ;
À pas de loup, le jour s’éveille vernissé…
Le coq en chef d’orchestre affute son clairon.
Bergères des jardins, corolles de pétales,
Tout le long des murets dansent des digitales ;
Des nuées de moineaux s’ébrouent sur le perron …
Éparpillant l’ombrée autour de la maison,
Lutine, la lumière emperle les persiennes
Et porte dans son sein ces mélodies anciennes,
Que reprennent en chœur le merle et le pinson…
Une brise marine enivre les buissons.
La rosée au matin chromatise platanes,
Oliviers et grands pins de teintes océanes ;
Des elfes de cristal voltigent polissons…
Aux détours d’un chemin, bouquets désenclavés
Sous un ciel améthyste, embruns de porcelaine
Mouchetés de saphirs, fleurit la marjolaine ;
S’exhalent des parfums à jamais emblavés…