Le poète a posé son carnet, son crayon.
Près d’un saule-pleureur, il dort sur le layon.
S’envolent dans l’éther le chant des mandolines ;
Dérivent au fil de l’eau des encres orphelines…
Les oiseaux se sont tus. Des larmes de grésil
Emperlent tristement le chemin de l’exil,
Sous le voile du deuil, consonnes et voyelles
Lui composent des lieds loin des voix officielles…
Que reste-il de lui, paysages rêvés,
Inscrits sur des feuillets quelques mots délavés ?...
Une rime parfois affleure entre les lignes ;
Dans la marge, oubliés s’en estompent les signes…
À son chevet, recueils pas même préfacés,
Se défeuillent au vent ses vers dédicacés,
Toupillent dans le ciel des nuées de phalènes ;
Les soirs de lune pleine il pleut des cantilènes…