Initié par la voix de l’auguste prophète
Qui porte la parole humblement en esthète,
Je chemine pensif le long d’un corridor
Et cherche l’énoncé qui mène au nombre d’or…
Une empreinte de pas m’indique le passage.
Du maçon fondateur décryptant le message,
Du bout des doigts, j’effleure, un à un, les secrets
Que la pierre conserve en ces lieux consacrés…
Funambule penché sur la table d’écriture,
Je vois des fils d’argent tissés par la nature.
Encensoirs ciselés dans le noble métal,
S’évadent des parfums de musc et de santal…
En cercle autour de moi, les filles d’Harmonie
Pastichent en chantant l’humaine comédie.
Posés sous la clé d’arc ceinte de capitels
Simples tables de bois se dressent des autels…
Comme venu d’ailleurs, j’entends le magistère
D’une voix solennelle énoncer ce mystère ;
À droite un livre ouvert, sur la gauche, un godet
De terre ; entre les deux un arbre torsadé…
Immuable chemin de la métamorphose,
La souche et le bourgeon musardent en osmose.
Même au creux du silence, impérissable halo ;
La vie, une et entière, émerge au fil de l’eau…
Depuis les temps premiers, spiralé sur lui-même,
Tout être porte en lui les mots clefs du poème ;
L’ignorance et la peur nourrissent nos rancœurs,
Ce que nous quémandons est inscrit dans nos cœurs…