La vie, à pas feutrés, s’effile au fil de l’eau ;
S’effrite l’horizon que je ne puis atteindre.
M’en allant dans le soir m’asseoir sous un ormeau,
Je laisse doucement ma chandelle s’éteindre…
Dans un coin de mémoire, il est de vieux papiers
Froissés de souvenirs, impossible à proscrire.
De mon dernier poème, en vers de douze pieds,
Ne reste seulement qu’une strophe à transcrire…
Je regarde le ciel bleu profond, indigo,
Nuées de papillon folâtrent sous un platane,
Les herbes et les fleurs dansent le fandango
Que la nature est belle en robe de gitane…
J’arrive en bout de ligne, il est temps de ranger
Mes crayons de couleurs, de refermer mon livre.
J’entends déjà venir l’ultime messager ;
Résonne dans mon cœur la souffrance du vivre…
À l’heure où s’allumera l’étoile du Verseau,
Je ne veux de velours et pas même de marbre,
Cajoler simplement par le chant d’un oiseau ;
Laissez-moi reposer sous l’ombrage d’un arbre…