Face aux souffles contraires,
D’une voix haute et claire,
Je lirai le poème de la Fraternité ;
Ne vous en déplaise, je le lirai debout !
Je puiserai dans l’enfance
Des graines d’innocence
Et, sur le tableau noir de l’ignorance
Je lirai le poème !
Je sèmerai ses vers,
Tous les mots nécessaires
Sur les plaines et les monts,
Jusqu’au cœur de la terre…
Je répandrai sa semence
Dans les couloirs de l’indifférence,
Je graverai sur la pierre
Son nom en lettre de chair…
Je l’écrirai sur les ailes du vent,
Sur les vagues de l’océan,
D’une voix haute et claire ;
J’épellerai toutes ses lettres !
Face à l’obscurantisme,
Je comblerai les abîmes,
J’inscrirai ses rimes
Sur l’arbre et ses racines…
Par ma bouche, sa voix
Abolira les frontières,
Sa lecture, comme une arche,
Résonnera solidaire…
Les mains grandes ouvertes,
De par leurs sangs mêlés, tous frères,
Je m’adresserai aux hommes,
A eux, à vous, à vos consciences :
« D’une voix haute et claire,
Le cœur humble et fier,
Je lirai le poème de la Fraternité,
Ne vous en déplaise, je le lirai debout ! »