Subtil comme la soie, un vélum de giselle
Caresse le calice immaculé des fleurs,
La rose cabotine, exquise demoiselle,
A l’aube se maquille et retrouve couleurs,
Des gemmes de cristal, marquetés d’ecchymoses,
Glissent évanescents entre la feuillaison
Et le jour et la nuit s’effleurent en osmoses ;
Diaphane l’aurore épouse l’horizon…
Sur chaque herbe se pose un elfe de lumière
Et la mousse scintille aux pieds des frondaisons,
Tendre baiser mouillé, vestale dentelière,
La rosée eau de vie aux claires salaisons
Essaime ses joyaux liquides sur la terre
Puis, comme un papillon immergeant tout le ciel,
Délicate s’envole, indicible éphémère,
Se fondre dans les bras lumineux du soleil…
La nature à l’automne, étole chromatique,
Se coiffe de grenats, de cuivre végétal,
Cotonnade moirée au parfum acétique ;
Chaque feuille au matin luit comme du métal…