Certains contemporains prisent l’absurdité
Et même si souvent ils le font par snobisme,
J’en respecte l’annonce et la capacité
Mais n’en saisis pas moins le manque d’esthétisme.
Je ne peux, pour autant, célébrer du regard
L’éphémère et le rien, la mode qui consiste,
Sans pudeur ni vergogne, à transgresser de l’art
L’esprit comme la forme avec opportuniste.
Le talent n’a plus cours, seul compte le profit !
Alors l’on jette les mots, les couleurs sur la toile,
La création n’est plus un noble défit :
Contemplant un bidet le monde se dévoile !
Sur ce siècle barbare à quoi bon ergoter ;
Voici donc les valeurs qui promettent l’extase !
Ne comptez pas sur moi pour avec vous chanter
Les louanges du rien dans la joie et l’emphase :
Poète intemporel en quête de beauté,
Je n’ai pas le loisir de chercher la chicane.
Plutôt que de sombrer dans la facilité,
J’absous le jugement loufoque du profane ;
Méprisant l’inculture et la vulgarité,
Je préfère, à ses yeux, paraître comme un âne
Et façonner mes vers pour la postérité…