Imagine le ciel encré d’opacité,
Un ciel profondément noir, vide sans clarté,
Un abysse muet au dessus de ta tête
Du néant absolu que dira le poète ?
Les yeux contemplatifs, face à l’immensité,
Je ne chanterai pas l’azur bleu d’été,
Le soleil disparu, toutes les joies anciennes,
Je n’aurai pas regret des odes musiciennes…
Je bénirai ravi cet univers nouveau
Du monde immaculé le vierge et noir tableau
Qui n’attend qu’une voix pour prendre consistance,
D’un verbe nommerai l’ineffable substance…
En pétrissant son corps, d’un souffle créateur,
J’éveillerai la sombre argile de son cœur,
J’inventerai des mots pour lui donner une âme,
D’un poème inédit, je nourrirai sa flamme
Puis, j’irai vagabond ressusciter mon art
En d’autres lieux dormants suspendus quel que part
Sur le fil nébuleux de mon itinéraire
Dont le futur chemin résonne imaginaire…