Elle danse en cadence, aérienne ondule,
Décompose le vide, anime ce module
Immobile soumis à son corps gracieux
Et semble par instant s’élever vers les cieux.
Arabesques de chair, de courbes improbables,
Elle esquisse d’un pas les contours impalpables
D’univers confinés dans la marge étendus
D’une fluide amplitude aux gestes suspendus.
La musique la porte et dessine de l’âme
Les possibles contours ou bien l’intime flamme,
Interprétation, renaissance des sons
En tableaux animés parcourus de frissons.
Envoûté par le rythme aux mille résonances
L’esprit s’arrime au corps contraire aux alternances,
L’un à l’autre lié, dans l’élan sensitif ;
Les deux ne font plus qu’un comme au temps primitif.
Transcendance de l’être en souffles vibratoires,
D’une inspiration naissent des trajectoires,
Effluves d’infini, sculptural et charnel,
Le mouvement s’inscrit dans l’espace informel
Et le lien au réel distendu s’évapore
Plus profond dans la transe elle pénètre encore,
Son sang palpite aux sons décuplés des tambours
Qu’elle épouse animale exposant ses atours…