J’extirpe de mon cœur l’ineffable tourment,
Je conjugue le verbe avec parcimonie,
Réfractaire aux dictats, j’étripe l’atonie,
Humblement, je transcris la fleur du sentiment…
Au hasard des feuillets, rodant continûment,
De ci delà, glanant des fragments d’asthénie,
Sur l’encre, je m’échine en quête d’euphonie,
J’apostrophe le sens jusqu’à l’écœurement…
Sans escale, le doute instruit mon ignorance,
Critique, mon regard nourrit mon espérance,
L’un à l’autre enchaînés naissent les subjonctifs…
J’égrappe, mot à mot, des embruns d’existence,
J’épanche ma substance au gré des adjectifs,
Délivrant mon esprit, j’abroge la sentence…
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Je monte et je descends,
J’apprivoise les vents,
Garde un œil ouvert
Aux limites de l’univers…
Sur le fil de ma vie précaire,
J’invente des pas utilitaires,
Les gestes et les mots nécessaires
Pour garder ma raison entière…
Reste mon lien aux choses,
Parfois bleu, parfois morose,
Reste l’essentiel
Sur les ailes du soleil…