Des jardins suspendus que mon âme dessine,
L’infini m’appartient et n’attend qu’un frisson
Pour soudain s’éveiller comme je l’imagine
Et pour moi, de mon cœur, entrouvrir l’horizon...
Le rêve me surprend, m’emporte, me cajole,
Assoiffé de soleil, d’espace immaculé,
Porté par le reflux, je suis l’homme qui vole
Et chevauche du vent le souffle articulé…
Le corps désincarné, je flotte à l’axe même
D’une étoile géante où naissent maints chemins
Cachés dont la lumière, en secret, trace et sème
Les nébuleux contours en marge du destin...
Longuement, je visite une à une les pages
D’une vie immanente à transcrire, oublieux
Des interdits passés, j’invente des rivages
Où possible l’amour se disperse en tous lieux…
Ailes de blanche soie, un oiseau déambule,
Améthyste, le ciel, dans son immensité,
Accueille, généreux, ce pauvre funambule
Dont l’éphémère envol chante la liberté…