Au gibet du destin, ô ! Combien de blessures,
D’improbables bonheurs et d’espoirs clandestins,
Suspendus, moribonds comme menus fretins,
S’épuisent, sans espoir, atteints de moisissures…
Sournoisement, guettant de moindres vomissures,
Arpentant la douleur, de saumâtres catins
Rançonnent le passant en quête de butins,
Ne reste de l’amour que des éclaboussures…
Sur le sable, échoués, par le flot, apportés,
Quand le ciel tout entier gémit sa solitude,
S’époumonent, muets, des oiseaux mazoutés…
Lorsqu’à l’ultime verre échoit l’incertitude,
L’on entend seulement, tristement nasillard,
Le long gémissement d’un sombre corbillard…
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J’emporterai dans mon cœur la misère du monde,
Dans ce triste caveau, j’enfermerai l’immonde,
Allez ! Riez, chantez, prenez vous par la main,
D’allégresse, dansez ! N’attendez pas demain… !