Sublime concerto de jardins assoupis,
Sur le tapis écru d’une verte pelouse,
La fleur de l’oranger exalte sans dépits,
Les parfums éthérés d’une belle andalouse…
Confondu par la grâce un iris à la main,
Je marche à vos genoux sur la fraîche rosée,
L’effluve de vos pas me trace le chemin
Et j’avine mes sens de votre ombre apaisée…
Aux creux des frondaisons, le gazouillis de l’eau
Eveille d’un soupir un pétale de rose,
Sur ma lèvre se pose une plume d’oiseau,
Insoumis, son murmure enlumine ma prose…
Dans mon cœur, se dépose un tendre sentiment,
Me ferez-vous l’offrande, exquise demoiselle,
D’un battement de cil, l’espace d’un serment,
De quitter, un instant, l’abri de votre ombrelle…
Je me suis endormi bercé par un roseau,
J’ai caressé vos yeux…, heureux de cette aubaine,
Je me suis abreuvé des larmes d’un ruisseau,
Vaporeux, j’ai flâné de fontaine en fontaine…
……………………….
Exquise dulcinée, amante d’un nuage,
Sur ton alexandrin je fais un long voyage,
J’en découvre et saisis le chagrin qui m’étreint,
J’appréhende l’amour au sillon de ton rein…