Etincelles de vie effilées comme la nuit, longues femmes d’ébène, à la fois racines, matrices et flammes, nourries par le soleil, extirpées du sable et de la poussière…, elles enfantent d’elles-mêmes la survie quotidienne… Fiers, leurs regards, d’une force sereine, portent au loin le poids sur leurs têtes, l’enfant qu’elles ont fait naître pour le monde de demain…
Mères et déesses…, séculaires, leurs pas répercutent l’écho rare des fontaines, tous leurs gestes perpétuent la splendeur primitive. Leurs poitrines, gardiennes du fruit originel, se gonflent de sève. Généreuses, elles annoncent la promesse des prochaines moissons…
Le mystère est inscrit dans leurs chairs, d’une ride sur l’eau, intemporelles, jusqu’aux sources profondes, de leurs souffles gracieux, d’un murmure millénaire, elles délivrent l’espérance d’un long voyage…
Inutile de chercher dans le rêve des fragrances d’Eden, de se perdre sur la mer, d’épouser des chimères, d’inventer des étoiles nouvelles, de guetter de l’amour la présence soudaine…, de la vie l’évidence, présente dans leurs yeux, l’image est là ! Magique…
Dans le ciel et sur la terre, en toutes choses comme dans nos gènes, il y a tant de chants, de prières, de poésie, d’espoirs et de beautés…, tant de lumières à saisir, tant d’offrandes à cueillir et d’ivresses à partager…
Toi ! Qui comme moi ne fait que passer, entrouvres ton œillère et changes ton regard, des secrets de la vie appréhendes l’essentiel…Dans la paix retrouvée, écoutes la respiration de ton cœur, à chacun de ses clin d’œil, contemples ce lieu enchanté :
« Immense, multiple et coloré, hybride et riche de ses différences, le monde est merveilleux… »