Un souffle de lumière au pied d’un lampadaire
Ondule au gré du vent sur le miroir de l’eau,
Goéland sur le port, seul le cri d’un oiseau
Trouble le silence où je vais solitaire…
Insensible le temps se dandine aux faitières,
La tienne reste sombre et les quais sont déserts,
Ritournelle revient un mensonge pervers
Je rode naufragé sur des allées altières…
Balancelle perchée au firmament la lune
Accompagne mes pas, les voix de l’au-delà
Chuchotent dans le noir ce que je sais déjà,
Une étoile trébuche au loin sur la lagune…
Je pense à ces marins dévorés par l’abîme,
A des corps oubliés rejetés par la mer,
A des sanglots muets dont le sel est amer
Et je me sens petit sous la voûte sublime…
Un sentiment d’exil sur mon cœur se dépose,
Présage, je te vois te perdre en d’autres bras,
A quoi bon demander, je sais tu mentiras,
J’ai traversé la nuit devant ta porte close…