Souviens-toi du malheur qui jadis t’a frappé
Et dévide le fil des anciennes blessures,
La maladie et la mort, comme des moisissures,
Enferme ton esprit dans un gouffre escarpé…
Il te semble, sans cesse, être montré du doigt,
Une ombre te poursuit, son chagrin est palpable,
Une voix t’interpelle et tu te sens coupable,
Coupable de survivre à cette histoire en toi…
Tu es seul dans le noir et tu ne comprends pas
Le pourquoi, le comment, le sentiment étrange
Qui te ronge le cœur et que rien ne dérange,
Tu as peur de savoir et tu comptes tes pas…
Embastillé, reclus, sans mémoire, éprouvé
Par un long cauchemar, dés ta première enfance,
Tu te sens différent et cherche subsistance
Dans les yeux de ta mère à l’azur délavé…
L’on peut dire et vouloir, voyons la vérité ;
Chacun porte sa croix, ses secrets, son mystère…
Connaître d’où l’on vient forge le caractère,
Le chemin parcouru nous donne identité…
Projeté dans le monde avec brutalité,
Il m’a fallu trouver la clef de ma souffrance,
Redescendre à la source où l’être prend naissance,
Affronter mes démons tapis dans l’obscurité…
Je n’ai pas de regrets car ce que j’ai vécu
Naguère, m’a permis d’être, avec le temps, l’homme
Sensible à fleur de peau que je suis devenu ;
Humaniste mais libre aujourd’hui je me nomme !...