Vespéral le jour tombe et s’effrite en lambeaux
Aux portes de la nuit, voici l’heure où les choses
Et les êtres, abstraits, flottent sous des manteaux
De brumes, c’est l’instant clair des anamorphoses
Où spectrales soudain reviennent les langueurs
Nostalgiques, l’ennui des âmes disparues…
Comme des farfadets, des fantômes fugueurs
Entrouvrent leurs tombeaux et glissent dans les rues,
Le cœur en catharsis, prémices du chagrin,
Sous un voile mouillé le paysage pleure
Le soleil disparu tandis que le marin,
Sans avoir pris la mer regagne sa demeure…
Dans la clarté mourante, entre deux lunaisons,
Une feuille s’envole, un bruit de pas résonne,
Propage son écho sur les murs des maisons
Sibyllin et lugubre, au clocher le glas sonne…
Le village est désert, tout semble suspendu
Aux murmures du temps, au bon vouloir des astres,
L’homme baisse la tête et le regard perdu
Sent venir la tristesse immanente aux désastres…