Une perle de sang suinte de ma poitrine
Et laisse sur ma peau son empreinte saline,
Souffle aigre-doux, dérive étoilée en faisceaux,
Dans ma tête, des voix affûtent leurs ciseaux…
À pas pressés, le temps, ni joyeux ni morose,
Passe sans s’arrêter devant ma porte close,
Plus une ombre ne vient dessiner l’horizon
Dont je porte le deuil à la morte saison…
C’est l’été mais l’oiseau de mon cœur est aphone,
Mes yeux ont les couleurs chagrines de l’automne,
Le ciel bleu doucement s’effiloche en lambeaux,
Mon étoile vacille aux portes des tombeaux…
Coquillage de nacre échoué sur la grève,
Essoufflé sous le sable ainsi s’éteint le rêve,
Une main a lâché la coupe de cristal
Et le verre en éclats luit comme du métal…
Assis au bord de l’eau, je sais la solitude
Des êtres différents face à la multitude,
Ils vont et viennent seuls depuis le premier jour
Et cherche dans le monde une miette d’amour…