Un manche de guitare, un vieux livre écorné,
Pêle-mêle allongés gisent sur le bitume,
Une tache de sang, une chanson posthume
Et puis figé le corps d’un homme condamné…
Martelant le pavé le pas du milicien
Résonne satisfait dans la nuit amnésique,
Ils ont brisé les os du tendre musicien,
Bâillonné le poète, interdit sa musique…
Ils ont bâti des murs plus ternes que prison,
Inoculés la peur mais l’homme se relève,
A travers les barreaux, regarde l’horizon,
A demi-voix il chante exalté par la fièvre ;
Liberté, mon amour à l’ombre de tes yeux,
Le ciel peut bien me dire « ou tu plies ou tu crèves ! »
Je me moque du vent, du tonnerre et des dieux,
Je porte dans ma tête un grand sac plein de rêves !…
Au rythme de son cœur face aux démons anciens
Les femmes, les enfants, le peuple solidaire
Répercutent l’écho de ses couplets païens
Que m’importe la mort, je ne saurais me taire !...