A jamais désertés, nos temples sont pillés
Par l’esprit mercantile assoiffé de lumière
Et lorsque l’un de nous entonne sa prière,
Ne restent sur la croix que de vieux clous rouillés…
Sans doute assassinés nos prophètes sont morts
Et dans nos cœurs fleurit la sombre indifférence,
Vivants ou bien défunts qu’elle est la différence ?
Sans cesse nous tuons sans avoir de remords…
L’on a bâti des murs, cloisonné les humains
En guise de doctrine aiguillonné les haines,
Tant de frères captifs croupissent sous les chaînes,
L’injuste et la misère écrouent nos lendemains…
N’attendez point de nous la moindre charité,
Ultime résultat du cynique abattage
Enfants des temps futurs voici votre héritage :
Une terre mourante, un monde dévasté…
A jamais baptisés fils de l’obscurité
Nous ne pourrons jamais devenir des apôtres,
Déclinant tout pardon, moi qui suis l’un des vôtres,
Complice du méfait j’avoue en vérité :
Que m’importe l’enfer que peut-il condamner
Qui ne le soit déjà par l’humeur délétère ?
Chaque jour grandissant je le vois sur la terre ;
Puisse Dieu me maudire et le ciel me damner !…