Guetteur d’horizons bleus, je disperse les voiles
Fébriles, tourmentés du monde occidental
Et consulte assagi la carte des étoiles.
Dépouillé de mes peurs, des griffes du fatal,
Je dépose mes pas dans ceux des alchimistes
Qui transformaient jadis le sable en poudre d’or.
La connaissance est là, visions intimistes
De ces liens unissant l’eau, la flamme et la mort …
Animale, instinctive éprise de lumière,
Une femme se pose aux pourtours de mon cœur.
Eau limpide, sa voix gazouille une prière,
Toutes choses ici lui répondent en chœur.
J’écoute résonner l’espérance vitale
Qui scintille au printemps comme un prisme de sel.
J’imagine possible une terre vestale,
Une oasis de paix où l’homme fraternel,
De partager le grain en bonne intelligence,
Accueillerait son frère avec joie et bonheur.
Je rêve d’un jardin bannissant l’indigence,
Les armes, les conflits, la faim, le froid, la peur.
Sous la voute céleste une colombe passe.
Un enfant tend sa main vers le soleil levant.
Un arc-en-ciel se lève et l’orage s’efface.
Des profondeurs s’élève un cantique émouvant,
Un chant universel, celui des origines.
Rêve d’un mausolée au portique accueillant
Où l’amour puiserait consistance et racines,
Émergence d’un monde altruiste et clairvoyant ! …