Je connais des ailleurs où l’on parle à voix basse,
Où l’on rase les murs tandis qu’une ombre passe,
Là-bas, un geste, un mot peuvent être fatal,
Là-bas, la terreur fuse en éclats de métal,
Seul résonne, sans fin, le langage des armes,
Les trottoirs sont tachés par le sang et les larmes…
Je parle de pays que nous ignorons tous
Où gouvernent des chiens plus cruels que des loups,
Où la vie est pendue à l’humeur versatile
Des fusils. Là-bas, il faut être servile,
Soumis, courber l’échine et ne pas larmoyer
Sur son sort, sur les morts, ne pas se fourvoyer
Sur le sens de la vie et des choses sordides,
Là-bas, il faut survivre à des tyrans perfides,
Ramper comme des rats et prier à genoux ;
Là-bas, c’est à côté, si près, si loin de nous…