Les hommes ont les pieds carrés, triste univers,
Ils marchent sur la tête et pensent à l’envers,
C’est ainsi que toujours ils dévastent le monde,
De la cause à l’effet, la terre n’est plus ronde…
Funestes tourbillons de sable et de poussières,
Les souffles de l’enfer, en cohortes guerrières,
Déferlent du désert et laissent derrière eux
Qu’aridité, misère et spasmes nauséeux…
Innommables péchés, des nappes de goudron
Divaguent sur les mers. Comme dans un chaudron
Le climat se détracte, ouragan et tornade
S’en donnent à cœur joie et portent l’estocade…
Hier encore jardin peuplé d’oiseaux, de fleurs…,
Sous les poings de l’humain, la planète est en pleurs ;
Terrible vérité, la nature agonise
Et la foule s’en moque éructant sa bêtise…
S’érodent doucement les neiges des glaciers,
Saumâtres, pollués, les fleuves nourriciers
Deviennent des égouts. S’étend la sécheresse ;
Les peuples affamés sombrent dans la détresse…
Le plomb et le mercure altèrent le limon,
Les eaux venues du sol, pleines de goémon,
Émétique bourbier, croupissent dans la fange
Et rien ne peut survivre au phénomène étrange…
Le ciel a les couleurs de ses gouffres profonds
Où l’œil ne voit plus clair, sous de mornes plafonds,
Chaque jour plus épais, les astres disparaissent :
Nous sommes sans futur ! Crient les enfants qui naissent…