Un mince coin de ciel derrière la fenêtre
Close, juste un espace ouvert sur l’infini,
Un petit carré gris et puis aussi peut-être
Comme un dernier regard, qui tente démuni,
De retenir le temps. Déjà le jour s’achève…
Faut-il se souvenir de naguère et jadis,
De ces instants lointains aux limites du rêve,
Dois-je avoir le regret d’anciennes oasis,
Des gestes quotidiens, des vieilles habitudes,
De ces êtres aimés que je laisse ici bas ?
Je m’en vais malgré moi vers d’autres latitudes
À quoi bon en parler mon cœur est bien trop las…
Pâle, les traits tirés, fatiguée, immobile,
Elle semble, à mi-voix, doucement marmonner
En regardant le vide. Empreinte indélébile,
Seuls ses yeux délavés paraissent chagriner
Et me dire ce mot que je ne veux entendre,
C’est un mot d’adieu d’une extrême douceur,
Un ultime sourire à la fois triste et tendre
Qui me laisse orphelin plein de cette douleur
Qu’il me faut contenir pour la laisser paisible
Lentement s’en aller en lui tenant la main,
Le silence s’installe étrangement sensible,
Dans un autre univers je la verrai demain…