Lorsque l’orgueil blessé je me sens en danger,
Solitude, château de mon âme meurtrie,
Je fumige en ton sein la meurtrissure aigrie
Et je rode aux pourtours de ce monde étranger…
Pour mieux me protéger j’érige des remparts
Où viennent se briser d’épouvantables lames,
Le cœur régénéré par l’horizon en flammes
Je bâtis mon domaine à l’abri des regards…
Halluciné, je vais sur des glaces sans tain
Dans le noir dessiner les contours de cet être
Qui me mange le foie et qui me dit peut-être
Suis-je autrement que moi sous un dôme lointain…
Ô ! Funeste miroir aux maints reflets trompeurs,
Toi qui seul sait combien l’obscurité me ronge
Apaise mon tourment délivre ton mensonge,
Roi d’un pays rêvé j’abroge toutes peurs…
Je, replié sur lui-même, apprivoise ici
L’eau trouble des étangs où, vive sous la vase,
L’intime boursouflure évidement s’évase.
Que voulez-vous, je meurs et ressuscite ainsi…