Sortilège des sens, arc-en-ciel des saveurs,
De l’amer au sucré, la goûteuse palette
Dont les tanins mêlés nacrent la violette
Robe de sang, de pourpre et d’ocre avec ferveurs.
Etincelles de joie, annonce du plaisir,
Fruit gorgé de soleil, liquide enluminure,
Beauté, senteurs, lumière, intime éclaboussure
D’allégresse et d’amour Immanente au désir.
Symphonique prélude au partage du sang,
Quand le cristal rougeoie et s’irise de flammes,
Lorsque la découverte ensorcelle les âmes,
Et que vient le moment où l’œil brille impuissant
Sous les feux du nectar, sémillante la main
Vers le verre se tend déjà muse l’ivresse
Et quand le goût délivre au palais sa caresse
L’homme devient poète et célèbre l’humain.
Mâchouillé, mis en bouche, amplement dégusté,
Si je devais d’un mot baptiser l’ineffable,
Le bien-être octroyé par le vin mis à table,
Sans hésitation je dirai volupté...