Dans ma tête, les mots ont d’étranges silences,
Est-il un lieu secret inconnu des voleurs
Où fleurissent en paix de fertiles semences,
Une flamme, un amour sans ennuis ni douleurs…
Je regarde le ciel où commence et s’achève
Le chemin orgueilleux que jadis j’ai creusé
Maints pétales flétris chevillés sur la grève
Me désignent du doigt, mon vieux cœur est brisé…
Loin de la foule et loin des rumeurs de la ville,
Les néons sont blafards, immanente une main
Me saisit, le jour meurt, tout s’efface servile
Puis l’abîme grandit, que serai-je demain ?
Donnez-moi le repos car mon âme usagée
S’époumone à survivre, elle compte ses pas
Et demeure à jamais dans la vase plongée
Tandis qu’au clocher sonne ultime le trépas…
Moi-même et différent, étranger à l’histoire,
Je voudrai disparaître, ailleurs ressuscité,
Peut-être au bout du monde en un corps sans mémoire
Où je pourrai rêver en toute liberté.