Lorsque rose se fane au velours de ta peau
Le miroir de tes yeux, jaspé d’ardoises grises
Et de brumes, ressemble à ses eaux indécises
Qui sommeillent la nuit auprès d’un batardeau
Et tu sembles flotter, tristement dériver,
Vers des ailleurs lointains, ces horizons de givre
Où ton cœur effrayé cherche la route à suivre ;
Le jour n’attend que toi pour enfin se lever
Pourtant tu ne vois pas, doucement, se poser
Les oiseaux pèlerins aux pourtours des futaines
Et le soleil danser sur le bord des fontaines,
Tu ne sens pas le vent t’effleurer d’un baiser…
Lentement, sur ta joue, un sillon de sel
Glisse jusqu’à l’ourlet de tes lèvres trop sages,
Tu regardes passer, dans le ciel, les nuages
Et marmonne en secret les mots saints d’un missel…
Quand ton regard se perd sur des quais ivoirins
Sans savoir où aller. Quand simplement tu pleures,
Quand au clocher le glas éternise les heures ;
Tes plus humbles douleurs sont mes plus grands chagrins !...