Chacun des tes regards baigné d’indifférence
Est un sabre tranchant qui taraude mon cœur
Et me laisse orphelin moribond dans l’errance
C’est ainsi que veux-tu, je n’ai pas de rancœur.
Je reste simplement suspendu dans l'attente,
La tristesse et l’ennui complotent de concert,
Je ne sais plus quoi dire à ton ombre latente
La pendule lambine et le ciel est désert…
Vivre est une contrainte, une vieille habitude
Qui nourrit en son sein l’inaltérable espoir,
Ce bourreau, ce menteur prêchant l’incertitude
Pour mieux me dépouiller lorsque tombe le soir…
Rien ne vient et tout passe imprécis et morose,
Pas un geste, un sourire, une once de chaleur,
Je demeure transi devant la porte close
Dont je cherche la clef comme un cambrioleur…
Un volet claque au vent, l’eau coule sous les ponts,
Il fait froid, c’est l’hiver, un rire me désigne
Moqueur : « pleure et rejoint la file des vagabonds ;
La fatigue te broie et la mort te fait signe. »
A quoi bon m’obstiner tout me dit c’est fini !
Un navire est à quai balloté par la houle,
Quand viendra la marée, homme seul et banni,
Un jour je partirai, loin des bruits de la foule…