Ils ont clos les yeux bleus des vagues de la mer,
Ceinturés l’horizon, rendus le vent amer,
Nul voyageur ne peut accoster cette terre,
Dérivent sur les flots de grands bateaux de guerre...
Par la force et le sang, conquérants exaltés,
Arrogants plutôt fiers, au mépris des traités,
Ils ont colonisé villages et frontières
Et semé sur leurs pas des sanglots de poussières...
Les martyrs de jadis sont devenus bourreaux,
Séquestrant le soleil derrière des barreaux,
Comme des forcenés sans larme ni mémoire,
Ils n’ont pas retenu les leçons de l’histoire...
Ils ont bâti des murs dont les pointes de fer
Egratignent le ciel, Palestine en enfer,
Otage d’un ghetto, le cœur couvert de givre,
Sans témoin agonise et tente de survivre...
Et s’ils pouvaient encore enfermer les oiseaux
Dans des cages de verre et figer les roseaux,
Exilant le soleil vers d’autres paysages,
Ils banniraient du lieu la vie et ses visages…