Je flotte, je dérive à l’axe du rivage,
Etrange sentiment d’être comme habité,
Dans ma tête une voix m’indique le passage,
Une autre m’interpelle et me trouve dément…
Schizophrène, je cherche à tâtons dans le vide
Une main chaleureuse, un ancrage, un rocher,
Rien qu’un coin de ciel bleu qui ne soit pas livide,
Un fil même ténu sur lequel m’accrocher…
Genèse de l’aurore une vieille roulotte
Serpente avec lenteur sur des chemins pétrés,
Dans le matin naissant une femme chuchote
A l’oreille des fleurs des mots doux et feutrés…
Un souffle évanescent glisse dans les feuillages,
Un baiser sur ma lèvre est venu se poser,
A l’heure où l’horizon bleui les paysages,
Dans ses bras je m’endors le cœur apprivoisé…
Aux pourtours du rêve, à pas lents, je chemine
Et perçois l’infini des nombres…Suspendu
Aux ailes d’une étoile, homme nu j’imagine
Du monde et l’au-delà le visage perdu…