D’un geste de la main, tu me dis de venir
M’allonger près de toi, doucement m’alunir,
Aux pourtours des volets, des poussières solaires
Ou des elfes, peut-être en lambeaux parcellaires,
S’infiltrent dans la chambre et de miel chamarré
Nimbent ta chair laiteuse, arc-en-ciel éthéré,
Jeu d’ombres et lumière exaltant le mystère
De ton corps alangui sur le lit solitaire…
Symphonique prélude à l’amour consenti,
Au ressac de tes reins, je demeure blotti,
Tu te tournes vers moi, dans l’espace immobile
Tu cueilles un baiser à ma lèvre docile…
Suspendus sur le fil du désir grandissant,
Nous goûtons le fruit mûr de l’extase naissant,
Froissement de draps blancs nos peaux se reconnaissent,
Elles se disent des mots anciens puis se caressent,
Emporté par l’élan du sentiment charnel,
Du péché bénissant le lien originel,
Nous voilà, mon amante, émancipés du monde,
Ta chaleur, ton parfum, tout ton être m’inonde…
Sous un voile de soie, ineffables atours,
L’ovale de tes seins dessine les contours
De mes mains. Au touché, dans mes paumes frémissent
Deux boutons délicats dont les fleurs s’épanouissent…