Lorsque gronde l’orage et que le ciel chancelle,
Dans la tourmente, il est toujours une chandelle
Une blanche lueur tremblante au firmament
À laquelle une main s’accroche fermement,
C’est la main de l’enfant qui voit partir son père
Qui pour ne pas pleurer cherche un point de repère.
Il ne sait rien du monde et son atrocité,
Il porte l’innocence et rêve en aparté
Aux fleurs et aux oiseaux dans les bras de sa mère
Dont il oublie ainsi la solitude amère…
Le nez à la fenêtre, il regarde danser
Les feuilles dans le vent, les nuages glisser
Comme autant de voiliers vers l’azur en partance
Et il guette son père avec persévérance…
Pour oublier l’attente, il dessine un jardin
Où un homme le prend dans ses bras ou matin,
Il chantonne son nom. Lorsque la nuit est claire,
Au pinacle, scintille un astre solitaire
Et, quand vient le chagrin, sur son petit cahier,
Il griffonne au crayon un rameau d’olivier…