L’enfant arme sa fronde et la pierre ricoche,
Sans même égratigner la cuirasse d’acier
Du mastodonte armé. Feu ! Crie un officier
Le temps est rouge sang, déjà la mort chuchote…
L’enfant court sous le feu nourri de la mitraille,
Soudain happé de terre il tombe lourdement
Et roule sur le sol... Le monstre lentement
Pivote sur lui-même, il faut vaille que vaille
Qu’il réduise à néant la moindre résistance,
Dénudé de conscience, il obéit c’est tout
D’autant qu’on lui a dit : « l’adversaire est partout,
Montre-toi grand et fort prive le d’existence,
Soumets, détruis, réduis, inflige la sentence,
Pour le bien de la cause absous les sentiments,
Dans ce pays en guerre, il n’est pas d’innocents
Hommes, femmes, enfants, tous feront pénitence !... »
L’enfant git dans la rue au milieu des décombres,
Il manquera l’école, il expire en soldat,
Un autre prend sa fronde et poursuit le combat,
Qui subsistera tant qu’il restera des ombres…