Vestiges du passé, de vieux guignons rassis
Aussi durs que du bois moisissent sur la table,
Je me voudrais debout mais je suis l’homme assis
Qui regarde l’orage et l’horizon instable…
Une odeur de chancis serpente sous mon toit,
Des hordes de cafards grignotent ma mémoire,
Je n’ai plus de courage et j’ai perdu la foi
Et chacun d’eux emporte un peu de mon histoire…
Comme un vieux chien galeux, demain je serai nu,
Dépenaillé, le cœur rongé jusqu’à la corde,
Dans le miroir brisé s’épanche un inconnu…
Mon souffle est bien trop court pour la miséricorde…
Un sentiment d’exil m’entrave à ses filets,
Une main a cloué sur ma porte une chouette,
Des rafales de vent font grincer les volets
Pourquoi ma bouche est sèche et ma langue muette ?...
À quoi bon pleurnicher, se plaindre de son sort,
Quand au bout du chemin paraîtra la caissière,
Je règlerai le dû réclamé par la mort,
Il restera si peu, je ne suis que poussière !...