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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 22:44

Guernica mon enfant, sans remords les oiseaux,

Découpent l’horizon à grands coups de ciseaux,

Manhattan est en sang, l’Amérique est en larmes,

Le verbe est orphelin quand mugissent les armes…

 

Oradour mon amour, le funeste taureau

Réveille la douleur du sinistre carreau,

Revoici l’infamie ! Un souvenir posthume

Emporte vers Madrid son wagon d’amertume…

 

Jérusalem ma mie, en ton sein tourmenté,

Des étoiles de sang se fanent sans beauté,

D’un effroi, l’araignée en ton cœur s’éternise,

Sous le joug du canon ton espoir agonise…

 

De Kaboul à Groznyï fleurissent des ghettos,

L’intolérance émoud de tragiques couteaux,

Egoïste, l’esprit instaure la censure,

L’étau du cauchemar évase la césure…

 

Le factum du goulag, le faubourg de l’horreur

S’échappe des recueils, victime de l’erreur,

Sur le fil du hasard un martyr se balance,

Le cri de l’innocent épaissit le silence…

 

Des sanglots du pendu, de l’enfant sans tombeau,

Du calvaire des camps, du sinistre flambeau,

D’Igor et de Lévy, fantômes de l’histoire,

Ma pauvre Anne, pardon ! Le monde est sans mémoire…

 

Fraternité ma sœur, le souffle du démon

Ensevelit ta chair dans l’aven sans limon,

Le garrot des terreurs alourdit la contrainte

Et l’homme de ton nom édulcore l’empreinte…

 

............................................




 

Triste et brumeux, le jour s’annonce épouvantable,

De suie et de crachin le ciel rode en lambeau, 

Sinistre et nasillard s’époumone un corbeau, 

Dans l’aube s’insinue une voix détestable…

 

 

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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 22:38

 

                                             

Trouble et pourtant connu, fardé que ce visage

Enténébré de bleu, comme un portrait hagard,

Couché sur le miroir son fantasque regard

Dessine les contours d’un autre paysage…

 

Ondoyant, son reflet fragmente son image,

Aussi compréhensif qu’allogène et blafard,

Fantomatique halo, se dévoile sans fard

Mon double introverti solitaire et sans âge…

 

De l’être à son contraire est-il un lien secret ?

De s’entrevoir chacun paraît avoir regret ;

D’un sillon sur mon front j’appréhende ma crainte…

 

D’améthystes mes yeux consultent la psyché,

Emerge de l’augure un sentiment caché :

Sur le cristal, la mort a posé son empreinte…

 

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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 03:03

 

                                                      

Zozime, l’alchimiste, instruit par la clarté,

Adepte du Grand Art, du concept hermétique,

Gravit les échelons de la quête mystique ;

Du plomb et du mercure extrait l’obscurité…

 

Comme de l’or, l’orfèvre ausculte la beauté,

D’illusoire, l’aède enchante l’agnostique ,

Puis du sens côtoyant la lumière authentique,

Sous sa plume, le mot retrouve identité…

 

Quintessence du souffle animant la matière,

Le verbe souverain, sans race ni frontière,

Dessine les contours du livre originel…

 

Poétique, le chant m’offre son privilège,

Mon cœur, contemplatif, succombe au sortilège,

Du sacré, je ressens le projet fraternel…

 

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7 mai 2009 4 07 /05 /mai /2009 01:42

 

Aux limites du ciel, prodige résurgent

De vapeurs et métaux, de son savoir unique,

Le céleste initié combine l’organique,

Art ou hasard… ? Survient le dogme contingent…

 

Magma confus de jaune auréolé d’argent,

S’éveille sans passé l’impulsion mystique,

Du vide, le soleil émerge chaotique,

Le flot fonde le verbe et se scinde indulgent…

 

Comme la fusion anime la matière,

D’un rêve, le devin effleure la lumière

Puis de l’œuvre du Tout palpe le persistant…

 

L’aède, quant à lui, de son imaginaire,

Déstructure les mots issus du dictionnaire

Et de leurs sens cachés délivre l’existant…

 

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7 mai 2009 4 07 /05 /mai /2009 01:05


Sous un magma de fer, de béton et de cendres,

Des œillets rouge sang endeuillent les cœurs tendres

Le train des innocents n’ira plus autre part,

Les oiseaux migrateurs ont raté le départ…

 

Plus un rêve ne part, nos poitrines sont vides,

Les wagons sont en feu, nos lèvres sont livides,

Des fantômes de trains rodent dans nos regards,

Dans l’aurore…, esseulés, tous nos pas sont hagards…

 

Nos rires sont partis sur le quai de la gare,

Nous irons à Madrid cueillir une fleur rare,

Etrange carriole où sommeillent les morts,

Un sinistre taureau l’empale sans remords…

 

Sombre matin de mars, au sillon d’une larme,

Voyez cette catin ! Nouer le fil du drame,

Elle cherche un amant dans le vil charnier,

Par sa main, garrotté…, l’amour prisonnier…

 

Nous irons à Madrid cueillir une fleur rare,

Nous irons à Madrid pleurer dans cette gare,

Nous n’irons pas ailleurs, nous prendrons le départ,

Du chagrin de Madrid nous prendrons notre part…

 

Nous irons à Madrid prendre part au silence,

Nous irons à la gare éprouver sa souffrance,

Nous partirons en train allons nous recueillir,

Nous partirons en train afin de nous vieillir…

 

Nous n’oublierons jamais Madrid, tous ses visages,

Sa gare et puis ses trains absents de nos rivages,

Nous n’oublierons jamais les yeux de son martyr,

A chaque mois de mars vivra le souvenir…

 

Nous irons à Madrid pour répondre à l’outrage,

Tous les trains pour Madrid sont des trains de partage,

Nous verrons la famille et ses enfants perdus,

Nous verrons, un par un, les amis disparus…

 

  Nous irons à Madrid avec une fleur rare,

Du sel de nos sanglots nous fleurirons sa gare,

Nous partirons en train dans le sombre matin,

Nous irons au tombeau pour en faire un jardin…

 

 

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7 mai 2009 4 07 /05 /mai /2009 01:00


Monsieur le Président,

De ci de là festoyant,

Je vous sais fort occupé

Acceptez mon audace,

Pardonnez mon insolence…

 

Avant qu’il ne soit plus temps,

Faites preuve de patience,

Donnez moi une place,

Lisez donc mon poème.

 

En partance vers d’autres rivages,

Enfant de bohème,

Poussière sur les rives de l’âge,

Simplement de passage,

Je vous écris dans l’urgence…

 

Je suis la misère

Celle qui a toujours faim,

Celle dont la prière

Dérange les ventres pleins…

 

Je suis l’âme des rues

Précaire, je rode sans logis,

Je suis l’autre visage,

La honte de ce pays…

 

Je suis la conscience

De ceux qui n’ont rien,

Je parle du douloureux silence

De ceux qui n’attendent rien…

 

 

 

 

Je suis l’innommable,

L’inénarrable clameur…,

J’habite rue du sordide,

Venez donc partager mon destin.

 

Je vous invite à mon festin,

Nous ne ferons point de baise main,

Point besoin non plus d’habits de gala,

Amené plutôt votre repas…

 

Je vous convie à la pauvreté,

Au bal des maudits,

Puissiez-vous entendre battre son cœur,

Ce qu’il en reste encore d’humanité,

Venez l’entendre geindre

A moins, que cela ne vous fasse peur…

 

…………………..

 

 

 

 

 

 


 

Que sais-tu de moi,

Toi qui ! Me juge certain ?

Folle, est ta certitude,

Quand à l’ultime porte

Toque la faucheuse,

Nous partons tous,

Puissants ou misérables

Dans la même solitude,

De l’injuste, le ciel se purge !

 

 

 

 

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7 mai 2009 4 07 /05 /mai /2009 00:52


 

L’uniforme étranger, sinistre matador,

Séquestre l’horizon au creux d’un mirador,

A chaque pas, la haine érige son outrage,

O ! Funeste terreur, regarde ton ouvrage…

 

D’une ardente froideur, d’un tison sans chaleur,

L’écharde, dans ma chair, triture la douleur,

La blessure du corps n’est qu’une ombre visible,

La coupable laideur s’éternise indicible…

 

Dans mon regard, la peur me fait voir autrement,

J’éprouve, sans répit, un sombre sentiment,

Distillant dans mon cœur l’ineffable détresse,

L’horreur ne dit pas tout, le silence m’oppresse…

 

En cette ère barbare, insoumise au hasard,

Intraitable la mort affûte son poignard,

Qu’ai-je donc entrepris pour subir la torture ?

Quel est donc mon péché, dites moi sa nature… ?

 

De mon humanité dois-je faire abandon ?

Me faut-il expier pour trouver le pardon ?

Amour te souviens tu de nos nuits de bohème

Où sur l’olivier s’inscrivait le poème… ?          

 

L’atrocité présente étreint le souvenir,

L’avenir est en sang, qu’allons nous devenir ?

La crosse du fusil, son écho terroriste,

Hante mon cauchemar, plus rien d’autre n’existe…

 

……………………………… 

 


 

 

J’ai fouillé du regard les couloirs du hasard,

Longuement, j’ai marché solitaire et hagard,

Je me suis enfermé dans un rêve bizarre,

Et je suis resté seul sur le quai d’une gare…

 

 

    


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7 mai 2009 4 07 /05 /mai /2009 00:46

 

L’orange au firmament se fane tristement,

Par l’humaine fureur continûment punie,

De sa beauté d’antan ne reste qu’asthénie,

De son martyr, l’esprit se moque éperdument…

 

Ne peut-on point survivre autrement que dément ?

O ! Chagrin, amertume, absous l’acrimonie !

Complice, en vérité témoin de l’agonie,

Je contemple, effaré, l’indigne châtiment…

 

L’ineffable bêtise allaite le pillage,

De jour en jour s’étend l’indécent gaspillage,

Le ciel, la mer, la vie en subissent l’affront…

 

Source et racine, ô Terre ! Apostrophe l’immonde,

Désigne le fautif, fait lui courber le front,

Enseigne à son Ego le respect de ce monde… !

 

………………………………..

 

 

 

 

Les roses du bitume ont la racine amère,

J’ai rencontré l’enfer, si triste est notre terre,

Tout le sel de l’espoir, je l’achète à crédit,

Que m’importe le prix chaque jour est maudit…

Pour libérer le ciel de sa douleur nocturne,

J’errerai dans l’aven pour décrocher la lune…

 


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7 mai 2009 4 07 /05 /mai /2009 00:40

 

 

Quand méditatif, l’homme observe l’infini,

Que du ciel, il perçoit l’insondable amplitude,

Lorsqu’il se sent fluet : commence l’inquiétude

Alors, d’être mortel, il se pense puni…

 

Lui, qui de l’éternel, se croit le fils béni

Mais dont l’ignorance est source de solitude,

Dans son lien au divin cherche la plénitude

Et d’un vœu d’absolu prie en catimini…

 

Il ne peut concevoir le vide sans rancœur,

Indicible la mort interpelle son cœur :

« Comment ressusciter autrement que poussière… ? »

 

De la vie éprouvant le cruel et le beau,

D’une quête de sens, il s’absout du tombeau

Grâce à son art, de l'oeuvre, il sonde la lumière…

 

Absolution…

 

 

Quand méditatif, l’homme observe l’infini,

Que du ciel, il perçoit l’insondable amplitude,

Lorsqu’il se sent fluet : commence l’inquiétude

Alors, d’être mortel, il se pense puni…

 

Lui, qui de l’éternel, se croit le fils béni

Mais dont l’ignorance est source de solitude,

Dans son lien au divin cherche la plénitude

Et d’un vœu d’absolu prie en catimini…

 

Il ne peut concevoir le vide sans rancœur,

Indicible la mort interpelle son cœur :

« Comment ressusciter autrement que poussière… ? »

 

De la vie éprouvant le cruel et le beau,

D’une quête de sens, il s’absout du tombeau

Et de l’œuvre, par l’art, ausculte la lumière…

 

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7 mai 2009 4 07 /05 /mai /2009 00:38

 

 

Démons mystérieux, d’un chant blasphématoire,

Afin de la beauté troubler le bel canto,

L’intime et le caché complotent de facto,

Tous les corps ont une ombre, une substance noire…

                                             

Suinte des profondeurs la voix contradictoire,

Sournoise, celle qui serpente incognito ,

D’un verbe délateur ternit le concerto,

De la vie altérant la fabuleuse histoire…

 

Singulier funambule, entre doute et clarté,

A l’axe des chemins, l’homme explore, habité

D’étranges sentiments, l’essence de la chose…

 

Le laid comme le beau stimulent son esprit

Mais, de l’œuvre du Tout se croyant le conscrit,

Orgueilleux, c’est par l’art qu’au céleste, il s’oppose…

 

 

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