Je suis comme posé sur l’aile d’un oiseau,
Je caresse les vents léger comme un roseau,
Aucun verbe ne peut me donner consistance,
Seul, le sentiment d’être énonce ma substance…
Rien de concret n’existe, aucun verbe, aucun son,
Aucun concept ne sait définir l’horizon,
Je ne suis qu’un écho, résonance d’une onde,
Voguant sur l’infini, l’insondable m’inonde…
Chevauchant le ressac, porté par l’océan,
Sur l’eau, je vais et viens sublimant le néant,
Sans contrainte en ces lieux j’ignore les menaces ;
Tout reste indéfini sans adjectifs ni races…
Sans limite, la vie enlumine mon sang,
Le temps n’existe pas, je ne suis que présent,
Les dieux ne sont pas nés, tout ici s’épand libre,
Hybride, mon esprit en toute chose vibre…
Universelle, ici ma respiration
Epouse le cosmos, d’une inspiration,
Dérivant sur les flots, de l’arbre imaginaire
J’éprouve la beauté d’un monde solidaire…
En cela…, dans cela…, je suis la mer, le ciel,
La rosée au matin, la terre, le soleil,
De toutes les couleurs, à la fois rose et pierre…,
Je deviens l’océan, le fruit de sa lumière…
Rien ne dit qui je suis, sans visage ni nom,
Je me fonds dans le corps de l’immense poumon,
Les mots ne sont pas là pour séparer les choses,
Tout se mêle embrasé par l’effet et ses causes…
J’aspire au nouveau monde et je meurs à l’ancien,
Sans passé ni futur l’existant m’appartient,
En cet endroit phénix, je renais de l’espace,
Sans empreinte ni trace, immuable je passe...