Un soir d’été brûlant, sur le sable et la cendre,
Intime, à fleur de peau, tel le chant d’un oiseau,
Comme un souffle de brise, aux limites de l’eau,
Musicienne, aérienne, éclot une voix tendre…
D’où vient cet air sensible aux longs échos de lyre
Qui, tangible, s’élève à la chute du jour ?...
Quel est, délicieux, ce lent sanglot d’amour,
Dont l’affable murmure éveille mon sourire ?...
C’est un filet d’eau claire, épuré de toutes ombres.
À la fois vierge et doux, estampé au pochoir,
Juste un coin de ciel bleu pas plus grand qu’un mouchoir
Qui m’ouvre l’horizon à l’infini des nombres…
C’est l’aura d’une femme, une âme singulière,
Qu’il me semble connaître, un parfum coutumier,
C’est complice en tous lieux, un être familier
Qui dans le temps dérive, en robe de lumière…
Chevelure de paille, à nulle autre pareille,
D’un soupir, enjôlant et mon âme et mon cœur,
Elle me dit des mots qui ruissellent en chœur
Et déposent l’amour au creux de mon oreille…
Des étoiles au bout des doigts, elle ensoleille
La page blanche puis, d’un geste de la main,
Essaime des bouquets qui fleuriront demain ;
Pailleté d’ambre et d’or, son regard m’émerveille…