Enclos cristallisé de chaleur et de sable,
Grain par grain, façonné, fruit d’une main instable,
Ecran, écho de vent aux creusets du miroir,
Versatile reflet poudroyant dans le noir…
De grands goélands blancs, au dos d’une fenêtre,
Eclairent le regard de mille et un peut-être,
Ciselé, le cristal, d’un ondoiement lacté,
Au-delà des rideaux, colporte sa clarté…
L’horizon se dilue et le ciel se dégage,
Des effluves de sel effleurent mon visage,
D’un monde imaginé l’esprit se réjouit,
Le réel s’amoindrit…, sous mon œil ébloui…
La vitre devient vague…, au loin, une frégate…,
La vague devient mer et la mer…, une agate,
L’agate, d’un éclat transforme la psyché,
D’un prisme, le miroir se fragmente, ébréché…
Obscurs fragments brisés, lente métamorphose,
D’un détail, fugitif, le ciel se décompose,
Sur les murs sans hublot, tout un rêve à bâtir,
Un arbre comme mât, il est temps de partir…
Impalpables gréements se déploient les nuages,
Adieu sinistre rue ! Adieu, mornes rivages !
Ma prunelle exhalant un parfum d’origan,
Aux relents du béton je choisis l’ouragan…
Déjà, le vent se lève, arrive la marée,
Capitaine, il est temps ! Profitons du borée,
De la paix, de l’amour, arborons les couleurs,
Laissons sur le carreau nos anciennes douleurs…