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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 01:29

Si jeunes, mais déjà le cœur plein d’amertume,

Regarde ! Si chétifs les enfants du bitume,

Si fluets et pourtant, le regard si rugueux,

Avant l’âge éreintés, vivant comme des gueux…

 

A la fois indomptés, farouchement sévères,

Ils bravent l’interdit pour combler leurs misères,

Otages des ghettos, voleurs ou assassins,

Ils posent la question de leurs tristes destins…

 

Engendrés par un monde, oublieux de l’éthique,

Ils sont la laideur que la société fabrique,

D’avance condamnés, sans pitié ni pardon,

Coupables d’être nés, ils vont à l’abandon…

 

Orphelins du bonheur, survivants des poubelles,

Le bon peuple s’émeut de leurs fiertés rebelles,

Mais aucun ne comprend leur désillusion,

N’écoute ce sanglot sans consolation…

 

Ainsi sont les humains, bâtisseurs de frontières,

Les uns sont au plus haut, les autres sans litières,

Pour les premiers le grain, pour les autres la faim,

Quand l’un monte au gibet, les nantis font festin…

 

Pour les uns le meilleur, pour les autres l’abîme

Et…, personne ne songe à écrêter la cime,

Des wagons d’opprimés languissent sur le quai,

Qu’un monde généreux leurs offre son bouquet…

 

Regarde ! Si chétifs, les enfants du bitume,

Si jeunes mais déjà, le cœur plein d’amertume,

Ils naissent comme ils vont sans espoirs avérés,

Nous avons les enfants que nous avons créés…

 

 

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15 mai 2009 5 15 /05 /mai /2009 01:26


Les bonheurs d’autrefois sont partis quelque part,

Tous les trains pour ailleurs siffleront sans départ,

D’un garrot, la terreur resserre son étreinte,

Le front des libertés se courbe sous l’astreinte…

 

Trente écus sans crédit, c’est le prix du délit,

C’est le prix du baiser, de l’amour aboli,

Trente écus sans anneau, c’est le prix en pâture,

C’est le prix des douleurs, de l’ignoble torture…

 

Les wagons pour Madrid resteront sans retour,

Orphelins, sur le quai nous ferons le détour,

Des fantômes sans nom souilleront le grimoire

Et des lys rouge sang fleuriront leur mémoire…

 

Trente écus sans un cri, c’est le prix du pendu,

C’est le prix des sanglots, du chagrin suspendu,

Trente écus, c’est le prix du terrible supplice,

C’est le prix de la mort, du démon, son complice…

 

Les enfants de Caïn se sont multipliés,

Regardez, O Seigneur ! Leurs drapeaux dépliés

Accabler l’innocent d’une transe inhumaine,

Ils portent sans regret le flambeau de la haine…

 

C’est le prix du remords du funeste pécheur,

C’est le prix du pardon de l’auguste prêcheur,

Trente écus sans salut, c’est le prix du parjure,

C’est le prix de l’agneau, du serment qu’on adjure…

 

……………………………….

 

 

 

L’irrémédiable est une vaste douleur,

Le vouloir être est le cri du cœur…

 

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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 11:00

       
P
erverse, d’un sanglot, suspendu dans le soir,

Sur la chair, l’araignée aiguise son rasoir,

D’une toile en étoile encorde tout l’espace,

Altéré, le silence en conserve la trace…

 

Fourbe, l’anxiété corrode les esprits,

Chacun de ses regards affile le mépris,

Apocryphe, son œil fonde la défiance,

Acerbe, son relent use la confiance…

 

L’épaule de la nuit s’adosse à la douleur,

Complices du fléau, des vapeurs sans chaleur

Dispersent les cendrons de l’âme prisonnière

Et…, des larmes de sang épousent la poussière…

 

La faucheuse conçoit de sanglants corridors

Là, s’entassent des corps aux pieds des miradors,

Tout le long du chemin court la plaie adipeuse,

Le destin déguerpit comme une ombre peureuse…

 

D’une maigre existence, interdit…, esseulé,

L’amour est une proie, un rêve émasculé,

On prétend que la guerre est un mal nécessaire,

Qu’il nous faut conquérir…, qu’importe l’adversaire… !

 

De granit ou de bois l’homme usine sa croix,

L’ostracisme pour loi…, l’humanité décroît

Oublieux du charnier…, la conscience factice,

Nos verbes sont muets pour clamer l’injustice…

 

Les peuples, tourmentés, s’observent sans bonté,

Tangible, la frayeur maintient l’opacité,

Sur les corps, la douleur burine son empreinte,

L’horrible, d’un lacet, en resserre l’étreinte…

 

Au faîte de sa gloire, écoute l’orateur !

Le terrible propos du cynique écorcheur,

La bête a fait son nid sur un terreau fertile,

Il dit que la torture est une épreuve utile…

 

Alors, l’homme, échiné, fatigué de marcher,

S’alite, exténué, bien trop las pour prêcher,

La parole se meurt percluse de souffrance,

Souveraine, la peur répand l’intolérance…

 

Son écho terroriste exalte le brassier,

L’allégresse et la paix détalent du rosier,

Il pleut de la rancœur, survient l’onde sournoise,

Sinistre est la saison, d’une effroyable ardoise…

 

O ! Misère pardon, la haine est un poison,

Rien ne peut abolir sa farouche prison,

Otage, torturé par la main mercenaire,

Agonisant le cœur respire solitaire…

 

Mais de l’âme subsiste un clandestin accord,

Le chant des opprimés possède ses voix d’or

Et tant que l’espérance aura des yeux de femme,

Aucune adversité n’en éteindra la flamme…

 

……………………………

 

 

 

Chaque aube nouvelle,

Est une miette d’espérance,

Chaque matin calme

Est un instant intense,

Chaque heure de paix,

Sans patrie ni frontière,

Est une illusion précaire…

 

 

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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 10:39

 

 


Terrible messager, saumâtre charognard,

O ! Sinistre corbeau délivre ton message,

Crachouille ton venin et quitte mon rivage,

Je sais déjà Pluton aiguiser son poignard…

 

Pitoyable destin que l’espoir fracassé,

A quoi bon contempler ce morne paysage,

Immuable Charon, ouvre-moi le passage,

Puisqu’il faut en finir, abrogeons le passé… !

 

Emporté par le fleuve, à ce monde, étranger,

De l’insondable aven, je franchis le portique,

Egaré dans l’ennui, sur l’encre désertique,

Immobile, je vogue autrement naufragé…

 

Condamné, sans pardon aux flammes de l’enfer,

Plutôt que de courber, humilié, l’échine,

Arrogant, le front haut, provocant la vermine,

Avec tous mes démons, je croiserai le fer…

 

Styx, monstrueux serpent aux neuf anneaux maudits,

D’avoir par tes yeux vu la belle Proserpine,

Je déclame, le cœur percé par une épine,

L’imputrescible soif des plaisirs interdits…

 

…………………………..

 

 

 

 

 

L’imaginaire comme lieu de passage,

Comment accepter l’indicible naufrage… ?

 

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14 mai 2009 4 14 /05 /mai /2009 10:18

 

Et, claque le fouet ! Sur la peau de l’esclave,

O douleur ! De l’injure offre-moi l’abandon,

Du parjure, absous moi, permets moi le pardon,

Ne courbe pas mon front, enlumine l’enclave…

 

Et, claque le fouet ! Cogne, bourreau, plus fort !

O courage ! Apprends-moi l’essentielle distance,

Que je puisse apaiser l’asthénie en silence,

Qu’en mon honneur sauvé, je trouve réconfort…

 

Et, claque le fouet  de l’humeur fratricide !

Regardez, ô ! Seigneur, le carmin de mon sang,

Coule-t-il autrement que celui du passant ?

Pourquoi, dois-je en subir le prix de l’homicide… ?

 

Et, claque le fouet ! Dans la main de Caïn,

D’où vient cette rancœur, ne suis-je pas son frère ?

Tout au fond de son cœur, c’est l’amour qu’il enterre,

Du ferment du délit, je n’en comprends aucun…

 

Et, claque le fouet ! Le fer de l’ignorance,

Humilié, battu, j’en encaisse le prix,

D’être né différent, je connais le mépris,

De mon humanité viendra la délivrance…

 

………………………..

 



 

Vouloir juste que l’on m’accepte,

Juste vouloir que l’on me respecte… !

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13 mai 2009 3 13 /05 /mai /2009 10:34

 

 

Ecoute la clameur, son souffle génocide,

Elle enfle, elle grandit, colporte la terreur,

Des mamelons de terre en racontent l’horreur,

Sans cesse, s’accomplit le geste infanticide…

 

Comment survivre encore…, autrement que lucide ?

Sans raison ni remords, sinistre procureur,

L’homme est un animal, comme pris de fureur,

Tout le long de l’histoire il n’est que fratricide…

 

Dans les yeux de l’enfant s’éternise la peur,

Hypocrite, le monde énonce sa stupeur

Et repart au combat…Oublieux, il s’accuse…

 

A quoi bon se leurrer, nous sommes des damnés,

Incapable d’amour, c’est la paix qu’on récuse,

Pourvoyeurs de tourments, nous naissons condamnés…

 

……………………………………

 

 

 

 

 

Glanant d’un effluve, le pollen d’un parfum,

Je m’éloigne du vécu, de sa morne façade,

Accueillant le désir d’un arôme de thym,

D’un songe, énamouré, mon espoir se ballade…

 

 

 

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12 mai 2009 2 12 /05 /mai /2009 00:52

 

D’où vient cette araignée étendue en étoile,

La vie, in extenso, s’est prise dans sa toile…

Contemplez, ô ! Seigneur, cet animal velu

Broder le liseré de ce gouffre absolu

Et…, l’encre, trace d’or de la sainte écriture,

N’émousse pas le cri de l’homme qu’on torture…

 

Moribond, le soleil s’épuise dans la nuit,

Las, le geôlier baille, indolent, son ennui,

En observant l’oiseau s’époumoner d’une aile…

Peux-tu t’en souvenir ? Elle était pourtant…, belle

Dans sa robe, au printemps, s’envolant sans corset,

Liberté ! Me dis-tu ? J’ai cru l’apprivoiser…

 

Sous l’étreinte de fer, au creuset de l’enclave,

Liberté ! Liberté ! Crient les mains de l’esclave,

Liberté, mais il vient…, te l’offrir le démon,

Liberté de souffrir dans l’oued sans limon,

Il passe le voleur comme un buffle sauvage

Et libre tu seras ! Dans la mort sans visage…

 

Sans cesse aiguillonné, le souffle de la haine

Infecte les esprits de sa putride haleine,

Dans l’âpre chuchotis d’un antique refrain,

Il revient au matin aux espoirs mettre un frein,

Dans l’aquilon cruel je cherche l’étincelle,

Cette femme aux yeux verts que l’on dit éternelle…

 

.............................................

 

 

 

Le monde s’agite

De tout ce qui m’habite,

Sur le tranchant de l’abîme,

Je cherche la cime…


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12 mai 2009 2 12 /05 /mai /2009 00:36

 

Tuberculeux, le temps s’annonce épouvantable

Et…, de l’aube en haillons, visqueux suinte l’ennui.

Les poumons encrassés de salpêtre, la nuit

Crachote des fragments d’une aigreur détestable…

 

Je supporte le poids d’une époque innommable,

La terreur et les cris de l’humaine clameur,

J’ai beau prier, pleurer, se répand la tumeur,

La honte sur mon front m’en dit l’insupportable…

 

Le monde indifférent se moque de l’outrage,

Dédaigneux, d’une moue, ignore l’agoni,

Le poète comprend, continûment puni,

Il se sait asservi, réduit en esclavage…

 

Le félibre exilé par l’immortel enrage,

O ! Père infanticide, entends fort mon déni,

Pourquoi donc me voici de l’olympe, banni ?

Quel est donc mon délit… ? J’en refuge l’adage !

 

J’égrappe, énamouré, des embruns de blessure,

D’un chétif doigt de craie au creuset du berceau,

D’une empreinte de sang je chemine sur l’eau

Et souille le feuillet d’obscures flétrissures…

 

Triste, l’âme s’instruit sur l’objet de la chose,

Solitaire, enquiert l’oracle du tombeau,

Son murmure se lève en quête d’un flambeau,

Ai-je vraiment vécu ? Le ciel est si morose…

 

Se dépose en mon cœur l’écho démoniaque,

Je gémis mon effort vers l’amour, infléchi,

Je contemple le jour que l’horizon blanchi,

Dans le gris de mes yeux brille le zodiaque…

 

             

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12 mai 2009 2 12 /05 /mai /2009 00:28


 

L’obscurité saumâtre essouffle ma mémoire,

Avare, le destin referme son grimoire,

J’entrevois, dans la nuit, un sanglant matador,

Là bas, quelqu’un m’attend au bout du corridor…

 

Là, devant moi, déjà surgit la guillotine,

Elle m’épie et…, d’un œil me nargue cabotine,

Délateur, son couteau dissémine l’effroi,

Sur ma nuque, déjà, je sens son métal froid…

 

Arrive le bourreau, son sinistre attelage,

Il ne sait que penser de mon âme volage,

Expéditif le temps, l’ineffable brigand,

Me toise monstrueux, m’examine arrogant…

 

Lancinant, son index tapote sur la table,

M’arpente, indifférent, de sa raison comptable,

Ni triste ni joyeux, malséant charognard,

Aphasique, il émoud son terrible poignard…

 

Il me pointe du doigt, m’inscrit sur son registre,

J’ai beau mugir, pleurer…, d’une écriture bistre,

Sans lever un sourcil il énonce mon nom,

A son humeur, soumis, je ne suis qu’un penon… !

 

O ! Nuit énigmatique, opacité frigide,

Effroyable linceul suspends ton drap rigide,

Interromps ton envol, fait preuve de bonté,

De mon souffle haletant saisit l’humanité…

 

Abroge ta sentence, entrouvre ton œillère,

Mets mon cœur à l’épreuve, éprouve sa prière,

Ecoute cet oiseau, la splendeur de son chant,

L’entends-tu… ? Larmoyer son murmure touchant…

  

Regarde-le ! Frémir d’un soupir erratique,

Le sens tu palpiter… ? De ta main flegmatique

Touche-le ! Le sens tu… ? Gémir, vibrer, crier,

Révolté, t’arboré, d’un mot t’injurier…

 

Il nourrit en son sein l’ardeur des capitaines,

Il anime en tous lieux le souffle des fontaines,

Fougueux, il est le vent, la vague, l’ouragan,

Le cri des insoumis, l’espoir extravagant…

 

Même l’élan brisé, d’un élytre, il s’envole…,

Heureux de peu, comblé, sa poitrine s’affole…,

Et même époumoné, refusant ta rigueur,

D’une féroce ardeur il survivra rageur !

 

…………………………..

 

 

 

 

 

 

Qui mieux que la solitude

Peut me dire qui je suis ?

Je n’ai pas de destin

C’est écrit dans ma main,

Seules les rides de l’eau

Me disent être humain,

Je sais être vivant

De par mon inquiétude…

  eux, le

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10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 16:45

Onirique voyage au pays des voyants,

Homélie exaltée en quête d’authentique,

Incroyant fantastique aux verbes flamboyants,

Prendrai-je le chemin de l’exil poétique… ?

 

Oserai-je bannir le conforme et le beau…,

De mon cœur, débouter l’aura des convenances,

Exhiber la laideur, entrouvrir son tombeau,

Oserai-je avouer mes toutes mes déviances… ?

 

Il est venu le temps, je renais soudoyé,

Venez à moi démons, approuvez mon errance,

Apparaître maudit, ce n’est point cher payé

Pour devenir un autre excisant sa souffrance…

 

Rocailleux, me poursuit l’antique souvenir,

Qu’elle est donc cette voix surgissant d’outre tombe ?

D’un rêve, le tabou devient sans avenir,

De Dieu, je ne connais qu’une clameur immonde…

 

Rendez-moi fortuné, dites moi braves gens,

D’injures, couvrez-moi ! Je n’ai pas de morale,

Fier d’être mécréant, je vous trouve indigents,

Pour vos enfants, gardez votre éthique banale…

 

L’incube pour ami, d’un cri libérateur,

Des absurdes raisons je libère la table

Et…, souillant le linceul du fourbe délateur,

J’extirpe de mon œil le sentiment coupable…

 

Entendez-moi jouir ! Tremblez donc spadassins,

Que vienne l’animal, que la fête commence… !

Madame, découvrez la rondeur de vos seins,

Paraissez enfin nue ! Arrive ma semence…

 

Grisé par le péché, butinant vos beautés,

Sous mon rire paillard, j’enterre vos mensonges,

Votre orgueil indécent et vos airs contractés ?

Au lointain, je m’en vais renaître de mes songes…

 

Comme est sublime et doux le plaisir défendu,

En enfer, je chemine épris de Proserpine,

Je descends dans l’aven à ses jupons, pendu,

Affranchi du sacré, j’en ignore l’épine…

 

Au potager d’Eden, je cueille l’inédit,

Blâmable, que nenni ! Sans deuil ni chrysanthème,

J’exalte mes désirs et brise l’interdit,

Au puits des voluptés je ris de l’anathème…

 

Egoïste vieillard, ton oubli pour destin,

Du fruit originel, à l’aube primitive,

Je m’avine païen ! Et sa chair pour festin,

Je dévoue à l’amour mon âme fugitive…


……………………..

 

 

 

 

 

 

De ce monde, les voyants ! Vous les poètes,

D’où vous vient ce besoin de survivre,

Cachés… ?

 

 

 

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