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10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 16:27

 

 

Je ne puis négliger ce que mon cœur respire,

Je réciterai fier mon poème debout,

Qu’importe si mon cri dans vos yeux se retire,

Je refuse qu’il soit un esclave à genou…

 

Je brise l’anathème aux vers de convenance,

Afin de vous piquer, je chanterai Groznyï,

J’en connais le verdict, complice du silence,

Il était une fois un espace banni…

 

Hier Hiroshima, Prague ou bien Varsovie,

Oradour mon amour, Guernica mon enfant,

Ils vous ont oubliés, la mémoire est sans vie,

Tchétchénie, adieu ! Ton présent est absent…

 

Le souvenir bâtit de vastes servitudes,

Les spectres du ghetto périssent sous les coups,

Les crimes d’états sont de tristes certitudes,

Ainsi sont les puissants : indifférents à tous…

 

Des cargaisons de chair enlaidissent les terres,

Ne cherchez pas l’enfer ! Nous l’avons inventé,

De Madrid à New York, tous vos démons sont frères,

De Kaboul à Bagdad, le monde est sans bonté…

 

Tout le long de l’anneau sous le plomb des enclumes,

Les morts et les vivants se tiennent par la main,

Les uns sont au tombeau froids comme des légumes,

Les autres les suivront cette nuit ou demain…

 

Groznyï ville martyr, ta douleur clandestine

M’interpelle du doigt, de ton index en sang,

Tu tapotes mon cœur et sonde ma poitrine,

La honte sur mon front me dit être vivant…


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10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 16:20

Bannissant de mon cœur l’humaine vérité,

Oublieux, je gravis le chemin amnésique,

Au sommet de l’orgueil, je contemple aphasique

Mon aura vaniteuse offenser l’équité…

 

D’une ode chimérique, atteint de cécité,

J’exalte, énamouré, la perfide musique,

J’ai l’esprit aviné d’un « Je » métaphysique

Et…, m’absous du péché prônant l’absurdité…

 

Le faste du renom comme idéal de vie,

Je suis l’homme cupide estimant sa survie,

Sans regard pour m’aimer, je me sens naufragé…

 

J’existe seulement à travers une image,

Sur un lit d’arrogance, à ce monde, étranger,

Narcissique, avant tout, je recherche l’hommage…

 

……………………………….

 

 

 

 

 

Le ciel, de plomb liquide, écrase de sa masse,

L’infini rachitique, élagué dans sa chair,

Par l’étreinte, exalté d’un horizon désert,

Torride et âcre, l’air s’évapore sans grâce…

 

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10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 16:14


Mon cœur est si terreux, rien n’y reste vraiment,

Apporte-moi l’oubli, l’espoir d’un sentiment,

Dehors, il fait si froid, ne ferme pas ta porte,

Étends-tu la clameur, c’est l’amour qu’on déporte…

 

Mon silence est un cri, plus rien à espérer,

Qu’allons-nous devenir ? Je ne sais plus pleurer,

Echiné par le joug d’une ombre omnipotente,

A son désir, soumis, ne reste que l’attente…

 

Subsister résigné comment faire autrement ?

Nous n’avons plus le choix, voyons le dénouement,

A quoi bon implorer une maigre assistance,

Nos enfants sont mourants, plus rien n’a d’importance…

 

Aurons-nous la vigueur d’entrelacer nos mains… ?

Jusqu’au dernier soupir resterons-nous humains ?

Ecoute ces échos, ils nous nomment vermines !

Je ne sais de quel nom, ils désignent leurs crimes…

 

En d’horribles charniers s’amoncellent les corps,

Epouvantable nuit, aux pieds des miradors,

Sans sépulcre, ce sont…, des spectres qu’on enterre,

On cherche des raisons…, on dit que c’est la guerre…

 

Je regarde tes yeux pour en saisir le bleu,

J’imagine le ciel dans le bleu de tes yeux,

En ces temps de malheur, Toi ! Mon ultime rêve,

Demeure près de moi, déjà le jour se lève…

 

……………………………………

 

 

 

 

Le fracas des obus obscurcit l’avenir,

De mes rires d’antan, j’ai perdu le désir…

 

 


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10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 16:01

O ! Souffrance, ô chagrin ! Agaçant châtiment,

Aux quatre coins du vent se répand l’ecchymose,

Lactescent, ton visage en reflète la chose,

Flageolant mon orgueil d’un moindre sentiment…

 

Je suis l’homme arrogant, du fléau, le ciment !

Complice du démon, avec lui, je compose,

Endeuillant l’horizon, d’un glaive sanglant, j’ose,

D’un soupir, insolent m’absoudre du tourment…

 

Essartant la nature, au gré de mes caprices,

J’asservis sa splendeur l’entachant de varices,

Le ciel, la mer, la terre en essuient le mépris…

 

Ne me déjugez point ! L’intérêt prédomine,

Coupable, que nenni ! Vous n’avez rien compris,

Mon Ego, d’un désir, lentement m’extermine…

 

………………………….

 

 

 

 

 

Mon cœur, vois là bas, cette longue cohorte,

Cette foule en lambeau s’estomper dans la nuit,

Vois ! Blasé ce soldat sur le fil de l’ennui,

Vois, partir ce wagon, c’est l’amour qu’on emporte…

 

 

 

 


Holocauste…  

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10 mai 2009 7 10 /05 /mai /2009 15:53

 

 

Epris d’égalité, je voulais son baiser,

Comme cible l’amour, j’ai cru l’apprivoiser,

Des hommes sont venus condamner mon audace,

Ils m’ont roué de coups me désignant ma place…

 

C’est le prix du délit, le verdict sans crédit,

Le retour de l’affront, rêver est interdit…

La commune raison limite la prière,

De hauts murs de granit signalent la frontière…

 

Je n’ai pas accepté la laideur du taudis,

Je n’étais qu’un naïf aux espoirs inédits,

Du précepte divin, de la sainte écriture,

Je me suis baptisé d’une égale nature…

 

J’ai décliné mon nom, invoqué le flambeau,

A genou, j’ai prié le solennel tombeau,

De la fraternité proclamé les racines,

J’ai brandi le recueil venu des origines…

 

A l’aquilon haineux, le charbon de ma peau

Proclame sa couleur, porte fier son drapeau,

Sur le front de l’abject j’incruste ma souffrance,

La beauté de mon sang face à l’intolérance…

 

En retour, j’ai reçu…, l’offrande du maton,

L’entrave du collier, l’âpreté du bâton,

Le regard de Caïn, le procès de l’outrance,

Le calvaire et sa croix, la fin de l’espérance…

 

Dans le blême matin, je quitte le cachot,

Etranger au bourreau, je monte à l’échafaud,

Je marche vertical lorgnant la guillotine,

Le tranchant de l’acier entrave ma poitrine…

 

 

 

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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 22:50

 

Captifs d’univers clos, en d’obscures cités,

Au seuil de l’abandon, témoins de l’ostracisme,

Sur le fil du rasoir, des enfants dépités

Déambulent sans nom, victimes du racisme…

 

Hideuse, sur les murs, fleurit l’iniquité,

Dans la marge, exilés, les exclus du partage

Apostrophent d’un cri l’injuste société,

De leur lieu de naissance, ils deviennent l’otage…

 

Oubliant en chemin son vœu d’égalité,

Bâtisseur d’âpretés dont nul ne peut s’absoudre,

Indifférent le monde enfouit sa pauvreté,

Défaillant, il s’assoit sur l’énigme à résoudre…

 

L’exclusion nourrit l’aigreur du sentiment,

L’avenir est en deuil, en quête d’espérance

Tout un peuple précaire erre continûment,

L’incendie à venir en clame la souffrance…

 

D’une escarbille éclos la terrible rumeur,

Pas à pas, la mer gagne et l’horizon s’embrase,

De l’aven en béton s’élève la clameur,

Ecoute sa rancœur, c’est l’amour qu’elle écrase…

 

……………………………………

 

 

 

 

 

De la bonté à la trahison,

De l’habitude à la passion,

De l’espérance au naufrage,

De la lâcheté au courage,

De la haine à l’amitié,

La raison pour folie

Et de raisons et de folies unies,

Aux creux de nos poitrines,

Au-delà de nos tristes mines,

D’un besoin d’amour,

L’étoile brille toujours…


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8 mai 2009 5 08 /05 /mai /2009 22:44

Guernica mon enfant, sans remords les oiseaux,

Découpent l’horizon à grands coups de ciseaux,

Manhattan est en sang, l’Amérique est en larmes,

Le verbe est orphelin quand mugissent les armes…

 

Oradour mon amour, le funeste taureau

Réveille la douleur du sinistre carreau,

Revoici l’infamie ! Un souvenir posthume

Emporte vers Madrid son wagon d’amertume…

 

Jérusalem ma mie, en ton sein tourmenté,

Des étoiles de sang se fanent sans beauté,

D’un effroi, l’araignée en ton cœur s’éternise,

Sous le joug du canon ton espoir agonise…

 

De Kaboul à Groznyï fleurissent des ghettos,

L’intolérance émoud de tragiques couteaux,

Egoïste, l’esprit instaure la censure,

L’étau du cauchemar évase la césure…

 

Le factum du goulag, le faubourg de l’horreur

S’échappe des recueils, victime de l’erreur,

Sur le fil du hasard un martyr se balance,

Le cri de l’innocent épaissit le silence…

 

Des sanglots du pendu, de l’enfant sans tombeau,

Du calvaire des camps, du sinistre flambeau,

D’Igor et de Lévy, fantômes de l’histoire,

Ma pauvre Anne, pardon ! Le monde est sans mémoire…

 

Fraternité ma sœur, le souffle du démon

Ensevelit ta chair dans l’aven sans limon,

Le garrot des terreurs alourdit la contrainte

Et l’homme de ton nom édulcore l’empreinte…

 

............................................




 

Triste et brumeux, le jour s’annonce épouvantable,

De suie et de crachin le ciel rode en lambeau, 

Sinistre et nasillard s’époumone un corbeau, 

Dans l’aube s’insinue une voix détestable…

 

 

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7 mai 2009 4 07 /05 /mai /2009 01:05


Sous un magma de fer, de béton et de cendres,

Des œillets rouge sang endeuillent les cœurs tendres

Le train des innocents n’ira plus autre part,

Les oiseaux migrateurs ont raté le départ…

 

Plus un rêve ne part, nos poitrines sont vides,

Les wagons sont en feu, nos lèvres sont livides,

Des fantômes de trains rodent dans nos regards,

Dans l’aurore…, esseulés, tous nos pas sont hagards…

 

Nos rires sont partis sur le quai de la gare,

Nous irons à Madrid cueillir une fleur rare,

Etrange carriole où sommeillent les morts,

Un sinistre taureau l’empale sans remords…

 

Sombre matin de mars, au sillon d’une larme,

Voyez cette catin ! Nouer le fil du drame,

Elle cherche un amant dans le vil charnier,

Par sa main, garrotté…, l’amour prisonnier…

 

Nous irons à Madrid cueillir une fleur rare,

Nous irons à Madrid pleurer dans cette gare,

Nous n’irons pas ailleurs, nous prendrons le départ,

Du chagrin de Madrid nous prendrons notre part…

 

Nous irons à Madrid prendre part au silence,

Nous irons à la gare éprouver sa souffrance,

Nous partirons en train allons nous recueillir,

Nous partirons en train afin de nous vieillir…

 

Nous n’oublierons jamais Madrid, tous ses visages,

Sa gare et puis ses trains absents de nos rivages,

Nous n’oublierons jamais les yeux de son martyr,

A chaque mois de mars vivra le souvenir…

 

Nous irons à Madrid pour répondre à l’outrage,

Tous les trains pour Madrid sont des trains de partage,

Nous verrons la famille et ses enfants perdus,

Nous verrons, un par un, les amis disparus…

 

  Nous irons à Madrid avec une fleur rare,

Du sel de nos sanglots nous fleurirons sa gare,

Nous partirons en train dans le sombre matin,

Nous irons au tombeau pour en faire un jardin…

 

 

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7 mai 2009 4 07 /05 /mai /2009 01:00


Monsieur le Président,

De ci de là festoyant,

Je vous sais fort occupé

Acceptez mon audace,

Pardonnez mon insolence…

 

Avant qu’il ne soit plus temps,

Faites preuve de patience,

Donnez moi une place,

Lisez donc mon poème.

 

En partance vers d’autres rivages,

Enfant de bohème,

Poussière sur les rives de l’âge,

Simplement de passage,

Je vous écris dans l’urgence…

 

Je suis la misère

Celle qui a toujours faim,

Celle dont la prière

Dérange les ventres pleins…

 

Je suis l’âme des rues

Précaire, je rode sans logis,

Je suis l’autre visage,

La honte de ce pays…

 

Je suis la conscience

De ceux qui n’ont rien,

Je parle du douloureux silence

De ceux qui n’attendent rien…

 

 

 

 

Je suis l’innommable,

L’inénarrable clameur…,

J’habite rue du sordide,

Venez donc partager mon destin.

 

Je vous invite à mon festin,

Nous ne ferons point de baise main,

Point besoin non plus d’habits de gala,

Amené plutôt votre repas…

 

Je vous convie à la pauvreté,

Au bal des maudits,

Puissiez-vous entendre battre son cœur,

Ce qu’il en reste encore d’humanité,

Venez l’entendre geindre

A moins, que cela ne vous fasse peur…

 

…………………..

 

 

 

 

 

 


 

Que sais-tu de moi,

Toi qui ! Me juge certain ?

Folle, est ta certitude,

Quand à l’ultime porte

Toque la faucheuse,

Nous partons tous,

Puissants ou misérables

Dans la même solitude,

De l’injuste, le ciel se purge !

 

 

 

 

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7 mai 2009 4 07 /05 /mai /2009 00:52


 

L’uniforme étranger, sinistre matador,

Séquestre l’horizon au creux d’un mirador,

A chaque pas, la haine érige son outrage,

O ! Funeste terreur, regarde ton ouvrage…

 

D’une ardente froideur, d’un tison sans chaleur,

L’écharde, dans ma chair, triture la douleur,

La blessure du corps n’est qu’une ombre visible,

La coupable laideur s’éternise indicible…

 

Dans mon regard, la peur me fait voir autrement,

J’éprouve, sans répit, un sombre sentiment,

Distillant dans mon cœur l’ineffable détresse,

L’horreur ne dit pas tout, le silence m’oppresse…

 

En cette ère barbare, insoumise au hasard,

Intraitable la mort affûte son poignard,

Qu’ai-je donc entrepris pour subir la torture ?

Quel est donc mon péché, dites moi sa nature… ?

 

De mon humanité dois-je faire abandon ?

Me faut-il expier pour trouver le pardon ?

Amour te souviens tu de nos nuits de bohème

Où sur l’olivier s’inscrivait le poème… ?          

 

L’atrocité présente étreint le souvenir,

L’avenir est en sang, qu’allons nous devenir ?

La crosse du fusil, son écho terroriste,

Hante mon cauchemar, plus rien d’autre n’existe…

 

……………………………… 

 


 

 

J’ai fouillé du regard les couloirs du hasard,

Longuement, j’ai marché solitaire et hagard,

Je me suis enfermé dans un rêve bizarre,

Et je suis resté seul sur le quai d’une gare…

 

 

    


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