Quand ténébreux, le ciel trace des métaphores,
Quand d’un linceul de plomb s’obscurcit l’horizon,
Lorsque orageux, le temps transforme la saison,
Sur la Terre, les dieux renversent des amphores…
Quand de l’aven surgit barbare, l’aquilon,
S’élèvent de partout des clameurs fratricides,
Lorsque l’esprit se pend à des silex perfides,
La haine dans les cœurs évase son sillon…
Au contact des regards s’hérisse l’épiderme,
D’étranges sentiments maintiennent la stupeur,
Lorsque la zizanie alimente la peur,
L’infâme, lentement, enracine son germe…
Il suffit de bien peu, d’un numéro d’acteurs,
D’une frustration naît la belligérance,
Toujours prête à jaillir couve l’intolérance,
Rodent dans les esprits d’odieux prédateurs…
Quand le doute devient roi ! S’étend l’imposture,
Fille de la rancœur, d’un mensonge bénin,
Sournoise la rumeur diffuse son venin,
Sous un masque pervers s’étend la dictature…
Alors des profondeurs, les hommes de pouvoir
Surgissent de l’abysse et montrent leurs visages,
Prêcheurs ou bien guerriers aux sanglants arbitrages,
Complices de l’abject sans même s’émouvoir…
Plus de nuit, plus de jour, l’immonde s’éternise,
Par le fer, dans le sang, d’innommables catins,
Astreignent l’univers et de chairs font festins,
Crucifié, l’amour, longuement, agonise…
Charognards et vautours s’élisent souverains,
Sans larme ni remords, bâtisseurs de misères,
L’or noir, l’appât du gain, font monter les enchères,
De la mort, l’on entend les tragiques refrains…
Il flotte une indicible effluence fétide,
De l’Eden de naguère il ne reste plus rien,
L’on dit que c’est la guerre, il pleut au quotidien,
Mais aucun de connaît l’agent du génocide…
Partout du Nord au Sud et plus au sud qu’au nord,
Terribles, l’on entend des plaintes meurtrières,
De partout des titans creusent des fondrières,
Le faible, de subir, ignore d’autre sort…
Ignorant de la paix les vertus salutaires,
Sans race ni couleur par le feu, décimé,
Se traîne dans l’effroi tout un peuple opprimé
L’innocent en subit les dictats arbitraires…
De perfides valets s’engraissent du larcin,
De la vie à la mort, d’un honteux privilège,
Famine et pauvreté suivent l’hideux cortège,
Sur la Terre s’épand le terrible assassin…
De douleurs et d’horreurs se nourrit la vermine,
Insensible à autrui, l’Ego concupiscent
Essaime le malheur et s’en moque indécent,
De son œuvre, orgueilleux, il se dit légitime…
De l’ouest jusqu’à l’est, l’inhumaine raison,
Endeuille l’oasis, l’orient est en flamme,
D’un écho, la rancune émorfile sa lame,
Il n’est plus de refuge autre que sa prison…
D’hallucinants oiseaux, d’une noirceur d’ébène,
Emplissent tout l’espace, affamés de martyrs,
Cannibale, le ciel assassine à loisir,
Il se ronge les sangs et sa peau se gangrène…
O ! Prophète oublié regarde le bourreau,
Il invoque ton nom pour s’absoudre du crime,
Écoute-le prier sur le bord de l’abîme :
Comment lui pardonner de souiller ton tombeau… ?