je n'entends plus ta voix, suave mandoline,
Sur la pointe des pieds, sans bruit intempestif
Chaque jour, doucement, glisse ton pas furtif ;
Tu t'éloignes de moi délicate et féline...
Toujours plus loin tu pars ! Devant toi je m'incline
Et pourtant, mon Amour, triste et contemplatif,
Je suis là, dans ton ombre, à ton geste, attentif,
Espérant de tes yeux une lueur câline...
Comme excuse au chagrin m'empoignant tendrement,
Lorsque je serai seul je dirai simplement :
De l'amour, j'ai croisé la belle passagère...
Du regret l'épitaphe à la fois triste et beau,
Ineffable présence en mon cœur, ce tombeau,
Ci-git le souvenir comme en terre étrangère...