Ta lèvre, sur ma peau, comme une chrysalide,
Se dépose et s’envole avec légèreté,
Délicat, son baiser, sans culpabilité,
Me lègue son empreinte aérienne et liquide…
Lorsqu’au matin tu pars dans l’aurore livide,
Submergé par l’émoi, le cœur désargenté,
Aux portes du sommeil je demeure hébété,
Sous ma paupière, il pleut de la rosée humide…
Ma main tâtonne en vain les draps blancs de satin
D’où comme du tabac froid gémit, clandestin,
L’effluve cramoisi d’une trop vieille empreinte…
J’ai beau, des yeux, chercher une miette de toi,
Seule, la solitude étire son bras droit,
Lentement, dans le jour ton murmure s’éreinte…