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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 15:09

Faméliques, les yeux hagards, le front livide,

Pour compagne la soif, c’est le corps en lambeaux,

Qu’ils rampent dépressifs, sans espoirs ni flambeaux,

Vers des jours incertains sur les rives du vide…

 

Par le monde oubliés, sous la voûte torride,

Des enfants sur la terre, encerclés de corbeaux,

Agonisent muets le désert pour tombeaux :

Au loin, un homme rit côtoyant le sordide…

                                                                   

D’un effroyable écho qui sans fin rebondit,

Darfour, comme un fusil, ton nom claque maudit,

De ton peuple martyr nul n’entend la souffrance…

 

Combien faut t-il de morts pour chasser la rancœur,

Condamner la charogne et que cesse l’horreur,

Pour goûter de la paix : la juste délivrance… ?

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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 15:07

 

 


L’orgueil, ce charognard fait de nous des voleurs,

Trop dur que de l’admettre en faisant repentance,

Lâches, nous succombons sans moindre résistance

Et du délit cherchons de vains motifs ailleurs…

 

Nourris par le mensonge, augustes beaux parleurs,

Pour être reconnus d’une noble prestance,

De l’abject, nous buvons la saumâtre pitance

Et d’un air ampoulé déclamons nos valeurs…

 

Plutôt que de se voir de façons imparfaites,

Nous maquillons nos yeux de couleurs contrefaites

Et de notre existence entrons en pâmoison…

                                                                               

Lorsque la vérité parfois nous interpelle,

De sentiments mignards nous cachons la raison

Et de l’humain, nions la nature réelle…

 

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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 14:37

 

 


Ombrageuse splendeur aux puits des métaphores,

Sur le seuil du chaos résonne le néant,

Sublime désaveu sur les pas d’un géant,

De colère, les dieux parfument leurs amphores…

                                                                     

O ! Terrible fracas, crainte des doryphores,

Purge de ses griefs le spectre malséant,

Hurle, gronde et mugit, chasse le mécréant,

Enlumine le ciel d’éclairs et sémaphores…

 

Éphémère est la gloire à l’aune du destin,

Saisi d’effroi, l’esprit contemple sa déroute,

De son âme, l’orgueil s’éclipse clandestin…

 

Comme un enfant craintif, esseulé dans le doute,

L’homme prie à genou l’orage à l’horizon

Mais divine, la foudre ignore l’oraison…

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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 14:32

Il en est un qui prie et pleure à chaudes larmes

Tandis qu’un autre dîne estimant son butin,

Regarde le, repu digérer son festin,

Son indifférence est : la plus lâche des armes…

 

De l’humaine laideur il porte les vacarmes,

Ne sachant dispenser les bienfaits du destin,

Egoïste et avare il en est le pantin ;

Des vertus du partage il ignore les charmes…

 

Détourant le regard pour ne pas l’écouter,

Sans remords, de son frère il semble s’écarter

Et méprise la main qui vers lui s’est tendue…

 

Sur ce mal effrayant que nul ne sait guérir,

O ! Vérité cruelle, à quoi bon discourir :

« Il en est un qui meurt et l’autre qui le tue ! »

 

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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 14:29

 

 

D’une vaste langueur le temps sans fin se traîne

Insensible à l’ennui qui grisâtre m’entraîne

Vers l’abysse d’ébène où seul le moribond,

Irrémédiablement, tombe sans faire un bond…

Dans le gouffre béant, immobile, je plonge,

Amorphe mon esprit, poreux comme une éponge,

S’imbibe de l’alcool de l’indécision

Et tergiverse au bord de la dépression…

Vers le bas, une main me pousse et une autre

Me tire et le néant m’attire, je me vautre

Dans l’amer de mes pleurs et flotte entre deux eaux

Semblable à ce nuage au faîte des coteaux

Que la pente emprisonne et que le vent bouscule ;

Aphasique, mon cœur dans le vide bascule…

Seul m’obsède l’affreux remords aux doigts crochus,

Je l’entends ricaner : « Vois tes rêves déchus,

Allongés dans la tombe, ils sont à ton image ;

Larmoyants mollassons sans espoir ni courage. »

Que ne ferais-je, hélas ! Pour à ce point aimer,

Jusqu’à verser le sang heureux de m’abîmer,

Me fondre dans les bras d’un sanglant crépuscule

Où le ciel agonise et l’horizon recule ! 

 

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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 14:28

 

 

Coupable d'être née en un mauvais endroit,

De l'humaine laideur l'innocente victime,

Elle rode partout, sans ressource ni droit,

Sans cesse côtoyant, la peur, la faim, l'ultime...

 

Il arrive parfois, d'un bénéfique instant,

Qu’elle aborde l'espoir abrogeant son errance

Et trouve le repos simple et réconfortant,

Que d'un moment de paix vienne la délivrance...

 

Illuminant la nuit d'une sombre clarté,

Ange frêle aux grands yeux d'une beauté rebelle,

Elle bénit les dieux pour leur piètre bonté

Et déniche un butin au fond d'une poubelle...

 

Il lui suffit de peu, d'un vieux guignon de pain,

D'un petit peu de rien, d'une étoffe fanée,

D'avoir pour seul trésor un vieux sous dans la main,

Remerciant la chance, elle se sent fortunée...

 

Mais le monde, insensible au cycle des malheurs,

Cruel, toujours plus loin, dans les limbes la pousse

Alors, elle grandit percluse de douleurs

Et de la mort attend la terrible secousse...

 

Lorsque, déjà petite, elle courait pieds nus,

Et cueillait de la vie un peu du nécessaire,

Effluves de bohème aux regards ingénus,

Comme une ombre sans nom, je l'appelais misère...

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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 14:27

Sylphide, à ton corsage, aussi doux que cruel,

Lors d'une étrange nuit j'ai bu jusqu'à la lie

Le mirifique alcool de la mélancolie

Dont le sang fauve et noir me grise, sensuel !

 

Et mon âme en catin se prête au rituel,

Lorsqu'elle titube ivre au bord de la folie,

Lasse, elle s'abandonne et se trouve jolie

Embrasant ma langueur d'un sanglot virtuel...

                                                                                     

Fugace vision, à la fois belle et sombre,

Sans cesse me poursuit un visage dans l'ombre ;

D'en chercher le reflet, je m'épuise séduit...

 

Musarde dans mon cœur, présence inexplicable,

Le rêve inavoué d'une femme improbable ;

Enjôleur, son sourire inonde mon ennui...

 

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13 avril 2009 1 13 /04 /avril /2009 14:23

Je perçois tous vos mots le cœur en catharsis,

Encollés, l'un à l'autre, à cette table, assis,

Nul d'entre vous n'entend la vaste solitude

Dont je porte, muet, la triste servitude.

J'aurai voulu vous dire..., avec vous partager,

A quoi bon, je me tais pour ne point déranger !

Vous riez, vous chantez déclamant des « je t'aime ! »

Mais vous n'écoutez pas mon ultime poème.

Étrange impression, parmi vous, je suis là,

Et pourtant esseulé, transparent, au-delà,

Suspendu sur le fil ténu de l'espérance,

Dans l'attente, guettant avec persévérance

Une lueur de vos yeux, seulement désireux

D'un peu d'attention, d'un regard chaleureux...

Mais plus seul que jamais, perdu dans mon errance,

Revient le sentiment cause de ma souffrance ;

Je suis un étranger de vous tous méconnu,

Sur un cheval ailé, comme je suis venu,

L'image est là présente à chaque coin de page ;

Un jour, je partirai, discret sans équipage,

Pour un pays plus froid que l'hiver sibérien...

Demain, je serai mort et vous n'en saurez rien !...

Peut-être l'un de vous contera mon absence ;

Vous parlerez de moi...L'espace d'un silence,

Lors d'un fugace instant perdu dans l'avenir,

Soudain, j'existerai comme un vieux souvenir,

Une ombre ou bien un spectre, un fantôme halogène

Mais il sera trop tard, poussière d'oxygène

Emporté par le temps, je voguerai si loin

Vers un lieu sans mémoire où tout git dans un coin,

Hélas, puisque mon âme hante d'autres alpages,

A ma santé, buvez la liqueur des cépages ! 

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