Le jusant, d’un embrun, frôle l’âme des choses,
Le ciel est enchaîné sur le miroir de l’eau
Et…, c’est les yeux marbrés, transpercés d’ecchymoses,
Qu’il se voile éploré d’un saumâtre rideau…
Des perles de chagrin écaillent le silence,
Sur l’aile des douleurs s’éparpille l’ennui,
Indolent, d’une valse, il trouve consistance,
De blafardes lueurs envahissent la nuit…
Des effluves de sel corrodent l’espérance,
Sans ancrage avéré rode le souvenir,
Les poumons encrassés, le rêve devient rance,
Trouble, sa résonance entrave l’avenir…
Dans l’alcôve des mots, une lampe, immobile,
Appesantit l’écho de l’être disparu,
D’un ultime reflet sur la trame, fragile,
Nostalgique, s’inscrit le chemin parcouru…
Lorsque sur la psyché se dessine l’abîme,
D’un frêle doigt de craie en mon cœur, élimé,
Le poème renaît d’une épitaphe intime,
Je n’ai pas le regret de t’avoir tant aimé…
…………………………
Déjà tombe le soir, il est temps mon ami
De se dire au revoir. La paupière close,
Tu me donnes congé. Dépité par la chose,
Sur le seuil de l’oubli, je te laisse endormi…