Quand viendra le printemps, les ailes déployées,
Ailleurs, je partirai l’esprit libre et léger,
Nez au vent, sans regret ni larmes dévoyées,
De ce lieu de misère où je suis l’étranger…
Escortant du regard le vol des hirondelles,
Je fermerai la porte et ferai mes adieux
Aux objets du passé. Sur des routes nouvelles,
Alors je renaîtrai soudain homme joyeux…
J’humerai les parfums de ces herbes sauvages
Qui dansent sous la pluie et suivrai l’arc-en-ciel,
Cette écharpe d’iris effaçant les nuages
Pour laisser place au char rayonnant du soleil…
J’immergerai mon corps dans la fraîche rosée
De l’aube accueillante et cueillerai le fruit
Du grand arbre de vie. Enfin apprivoisée,
Mon amère douleur s’estompera sans bruit…
Passé le temps du deuil, sur un fil de lumière,
J’irai vers le levant tisser l’existentiel,
J’écrirai mon poème au bord d’une rivière
Et laisserai mon cœur voguer vers l’essentiel…
Je griserai mes sens de la paix retrouvée,
Vagabond sans le sou mais riche d’être aimé,
Je rejoindrai le soir cette femme rêvée
Qui m’attend quelque part sous un dais macramé…