Au risque de déplaire, à vous les bons apôtres
Qui se glosent de peu contemplant leur nombril,
J’ose la vérité, qu’importe le péril,
Sincère à l’Idéal, je ne suis pas des vôtres !
Désignez-moi du doigt ! J’en bénis l’anathème
Qui condamne à l’exil puis, fidèle à mes vers,
Ne pouvant me résoudre à ce monde pervers,
Sans regret, je choisis les chemins de bohème…
Riche d’être ignoré, je façonne ma rime,
Le doute pour ami, touché par la douleur,
J’enfante mon poème et, modeste orpailleur,
Loin de vos univers sur le métier je trime…
Solitaire mais libre aux sources poétiques,
Nourrissant mon esprit de la moindre clarté,
Je cisèle mon œuvre avec humilité.
Me moquant de l’humeur de vos mots emphatiques.
Je vous laisse encenser le reflet dérisoire
Que laissent les miroirs aux visages tronqués.
Aveugles dites-moi, sans en être offusqués,
Que savez-vous de l’art, vous qui chercher la gloire ?